Le lac git dans un immense cratère, et pour en sortir, il faut remonter sur la crête, et c’est raide, du 10%, avec de belles vues sur le lac mais toujours avec un fond de brume. La poignée du Rohloff va et vient sans arrêt, et un des câbles que j’avais moins serrés pour éviter des cassures, fini par se détacher ! Je bricole sur un replat, je dois recouper le bout du câble qui s’est délité et du coup, il me manque une vitesse, la quatorzième, tant pis, pas envie de changer le câble, ça tiendra tout le voyage comme ça. Je me retrouve à 1300m sur la route de Merek et prends à droite direction Parapat, par maraichages, caféiers, quelques forêts de sapins. La route longe le lac d’abord sur une sorte de plateau puis à flancs de montagne, et ça ne va pas arrêter maintenant, après Tingarunggu, de monter et descendre, le lac n’apparaissant que rarement dans la brume et sous une pluie intermittente, avec un trafic quasi nul.
Enfin je rejoins la grande route venant de Medan qui descend sur le lac à travers la forêt, où des singes récupérent tout ce qui est mangeable. A Parapat, le marché se termine, les touristes locaux hantent les rues commerçantes, j’y passe la nuit et embarque dès le matin pour Tuk Tuk, presqu’ile de l’ile Samosir occupant le centre du lac, où de nombreuses guest-houses attendent désespérément les touristes trop peu nombreux. J’atterris au Liberta Homestay dans un immense bungalow de bois pour à peine 6 euros la nuit. L’ambiance incite au repos sur cette ile bien tranquille, habitée par les Bataks. Une route en fait le tour en 157 km.
Je reste quatre nuits ici, balades à pieds et à vélo, visites de sites historiques, maisons traditionnelles batak, marchés, baignades, discussions avec les autres touristes, Français, Hollandais, Danois, Allemands…La plupart ne passent que quelques jours à Sumatra, faisant de longues traversées en bus, avant de rejoindre Java et Bali. Les écoliers du coin peuvent aussi se montrer enquiquinants, réclamant souvent de l’argent, retenant le vélo.
Je rejoins Pangururan par la route nord, y passe la nuit vers les sources chaudes, même très chaudes où je me prélasse, et le lendemain, il me faut grimper à nouveau pour sortir du cratère abritant le lac, la brume à nouveau en bouchant la vue. La route s’enroule autour de la montagne, montant jusqu’à 1700m. A Tele au sommet, une tour permet d’observer les environs, un groupe de chrétiens locaux chante du gospel.
Tongging et le nord du lac
maisons Batak