On attaque la descente avec vue sur la vallée, les champs, les villages, les plantations de thé, les rizières et les rivières. Quelques passages en ramasse dans les cailloux nous ramènent à la forêt. On récupère la tente, Een me fait une épaisse crêpe au chocolat, belle surprise !
On alterne descente rapide et arrêts observation : népenthès, plante carnivore, orchidées, un caméléon. On entend le cri monotone d’un oiseau qu’Een reconnait comme étant celui d’une espèce très rare endémique de Sumatra, qu’on croyait disparue, puis redécouverte récemment. Je ne distingue que sa silhouette quand il s’envole. Plus loin, deux ornithologues anglais confirment qu’il s’agit bien de cet oiseau, le Sumatran Casoa ( ?). On distingue nettement en bas de la forêt à proximité des maraichages, des traces de cochons sauvages.
Je dois faire une grosse lessive au retour, la boue du Kerinci est tenace. Tout l’après-midi, le Kerinci qu’on voit bien du terrain de foot, va rester bien visible avec son panache de fumée. Les quelques grimpeurs qu’on a croisés vont se régaler. Je passe la journée du lendemain à me balader à pieds et à vélo pour observer la vie locale.
J’adore cette atmosphère campagnarde. Les couples à moto partent aux champs chargés d’outils, de l’indispensable pulvérisateur, avec souvent à califourchon sur le réservoir, un ou deux enfants tout sourire. Une famille fabrique artisanalement du sucre de canne, faisant bouillir les cannes pendant 8 heures dans un bac, avant de récupérer le bouillon versé dans des moules, à un moment clé que seul un habitué peut apprécier. Le sucre est vendu au marché local.