Bukittinggi
La route devient bien meilleure, des montagnes boisées apparaissent au loin. J’approche de Bukittinggi, de longues montées et descentes se succèdent, le long d’une rivière où des petites roues à aube ont été installées sur des barrages. Je passe une autre nuit dans une superbe wisma (Pasaman Sayou) à Lubuk Sikaling, à l’accueil excellent. Les bâtiments administratifs de cette petite ville propre et moderne sont imposants. Des trombes d’eau s’y abattent toute la soirée.
Une pluie fine m’accompagne jusqu’à Bukittinggi, entrecoupée de bonnes averses. Quoique vite trempée par l’eau et la sueur, je n’ai pas froid sauf un peu dans les descentes. Ça monte surtout dans les derniers quinze kilomètres, avec de belles vues sur les montagnes boisées. La ville, située à 950m, comprend de nombreux hôtels et guest-houses, très fréquentées par les touristes indonésiens et occidentaux, dont des hôtels de luxe comme le Hills, et le tout nouveau Rocky, fréquentés par les sommités indonésiennes.
Ling m’accueille à la nouvelle Hello Guest-house, bon marché, calme en dehors des appels à la prière de la mosquée toute proche, et bien agréable avec son espace de convivialité, café ou thé à volonté, internet gratuit, et des tuyaux pour les activités dans et autour de la ville, qui ne manquent pas.
Sur la place de l’horloge, d’où par beau temps se voient les volcans Mérapi et Singgalang, des jeunes déguisés en personnages de dessins animés style Mickey et compagnie, se font un peu d’argent, comme les photographes et marchands de souvenirs et friandises. Le marché proche où on a du mal à se frayer un chemin offre des produits dont j’ignorais l’existence, comme ces petites boules jaunâtres et flétries conditionnées en gros sacs, qu’un jeune me dit être faites avec de la peau de vache et servant à la cuisine ! Et des sucreries, pâtisseries, faites souvent avec des cacahuètes, de la noix de coco…Et dans des quantités impressionnantes, plusieurs stands proposant côte à côte les mêmes produits. Plus loin, ce sont les tissus, batiks, habits…Puis les victuailles, fruits et légumes. On trouve facilement de la bière ici, des bars, pubs, restaurants, en proposent aux touristes. La rue Minangkabau constitue l’artère la plus dense en commerces, et en piétons.
Face à la place de l’horloge, un restaurant sert des spécialités Padang; on m’amène une quinzaine de plats de viandes et légumes, et je choisis et paie ce que je veux ; je goûte au rendang, bœuf à la sauce à la noix de coco. Il y a aussi poulets et poissons en différentes sauces, et des salades et légumes au curry.
Je marche jusqu’à la lisière sud de la ville au Taman Panorama, à la vue sublime sur le canyon de Sianok, et d’où on accède au réseau de tunnels construits par les locaux sous les ordres des envahisseurs japonais pendant la deuxième guerre mondiale, impressionnants par leurs tailles et leurs longueurs.