Berastagi et les Bataks
En cette fin de saison des pluies- en fait il peut pleuvoir toute l’année sur cette ile-j’ ai vite compris qu’il fallait partir tôt pour éviter les averses survenant le plus souvent l’après-midi à partir de 14h, parfois avant.
Parti de Medan, dans la province de Sumatera Utara, empruntant sur une vingtaine de km Jalan Rathambore, petite route traversant des faubourgs de Medan puis des champs et rizières, parfois boueuse, je rejoins la belle route grimpant par quelques bonnes pentes jusqu’à Berastagi à 1300m, au climat bien plus agréable que l’étouffante Medan. Tôt le matin, les gamins envahissent déjà les cyber-cafés. Je m’habitue vite aux incessants « hello mister » criés partout par les locaux. J’évolue dans un paysage verdoyant entouré de montagnes. Encore mal remis du voyage et du décalage horaire, j’en bave un peu malgré une étape assez courte de 60 km, mais 1500m de dénivelé. C’est dimanche et le trafic est dense. Je croise des bandes de gamins descendant à fond sur des petits vélos, après être montés en bus. Dans les villes et villages précédant Berastagi, des bungalows sont à louer. Je me renseigne des prix : 70000 roupies la chambre, et 115000 si je loue une fille avec ! (1€=12000roupies).
En bord de route, aux points hauts avec vue panoramique, des bars crachent une musique à casser la tête. La pente s’adoucit sur les derniers kilomètres, bordés de commerces, parcs d’attraction très animés, grands hôtels, pépinières ; je suis surpris de voir beaucoup de barquettes de fraises à vendre. Je pénètre dans la ville sur le grand boulevard à deux fois deux voies séparées par un muret, au bout duquel je trouve la Wisma Sibayak, guest-house de routards, avec une grande chambre, douche au seau, froide, petite terrasse en bord de pelouse, un peu bruyante avec le trafic juste derrière le mur, et un coin rencontre où les voyageurs discutent, et où je fais la connaissance de Tom, un jeune Hollandais qui m’accompagnera pour l’ascension du volcan Sinabung. Dans la ville, les jeunes filles musulmanes portent le voile, mais ça ne les empêche pas de sourire et poser quelques questions pour pratiquer leur anglais, très superficiel ! Sinon, la population de la région, les Batak, est majoritairement chrétienne. Au soir, des restaurants sous bâches s’installent sur les trottoirs. Je reste quelques jours pour visiter les environs : les vieilles maisons traditionnelles Bataks à l’architecture particulière avec des toits en forme de cornes de buffle, les maraichages, plantations de thé, cafés, orangers et autres fruits exotiques, tout pousse bien sur ces terres volcaniques.