Je ne fais que passer à Ciégo de Avila, ville industrielle, puis à Gaspar. La route est plutôt plate et traverse d’immenses pâturages, je trouve difficilement à camper à l’orée d’un bois d’épineux après une étape de 120 km. Un calme impressionnant règne sur la nuit, troublé seulement par quelques rares chants d’oiseaux.
J’ai rencontré la veille un couple de voyageurs à vélo, canadiens anglophones, et aujourd’hui, je croise deux jeunes roumains aussi à vélo, qui me signalent qu’une fille a écrit un livre sur son voyage à vélo à Cuba sur un Bike-Friday. Malgré le vent toujours de face, j’arrive vers 13h à Camaguey, capitale de la province du même nom à vocation essentiellement agricole. Il fait bon y flâner dans la vieille ville coloniale et ses nombreuses ruelles, boire un café face à une des neuf églises, 30 fois moins cher que sur le Malécon à La Havane où les serveurs sont des roublards.
Les diners dans les casas particulars sont généralement bons, mais on est servi à part, je mange donc toujours seul, les hôtes me demandent généralement de manger tôt, pour se libérer, et pouvoir manger en famille. J’adore les petits déjeuners avec toujours une quantité impressionnante de fruits, oranges, bananes, ananas, mangues, papayes…

Du coup  je mange peu à midi même pour de longues étapes et je pédale encore 120 km à travers les prairies par Sibonica, Cascarro, ignoré par chèvres, moutons, vaches et chevaux. Même deux cyclos ne répondent pas à mon salut. Je vais toujours vers l’est et le vent de ¾ face me fatigue un peu à la longue, sur une route ici dégradée. J’avise un bosquet une dizaine de kilomètres avant las Tunas, y plante ma tente Terranova, mal protégé du vent. J’entends dans la nuit un animal farfouiller dans l’abside.
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