J’atteins Mong La à 12h15, hameau de 3 lodges au petit col en plein vent. Dans le réfectoire au-dessus du vide, je rejoins un Japonais et son guide, j’attends bien longtemps avant de pouvoir commander puis autant avant d’être servi. Ça me laisse du temps pour admirer les montagnes, les parcs à yaks en dessous où je me suis égaré. La femme qui sert me parait bien bizarre, malgré tout, je décide de dormir là à près de 4000m, ce sera mieux qu’à Portse Tenga plus bas. Le guide du Japonais me rassure sur Cho La, presque plus de neige, pas besoin de crampons ou piolets. Sous le réfectoire, ma petite chambre à 100 roupies surplombe aussi le vide et se prend le vent soufflant assez fort. Mais il y a des couvertures. Douche chaude dans les WC.
J’erre entre les bâtiments du hameau, surprenant des perdrix grises et rouges, pas très sauvages. Il y a au bout d’un sentier un gros tas d’ordures.
La femme joue aux cartes avec deux locaux, je lis et écoute la
radio. A 17h, comme partout, elle allume le poêle au milieu de la pièce, brûlant des petits morceaux de bois. Plus tard je vais la voir, sidéré, y balancer des bouteilles en plastique.
Je suis le seul à dormir à Mong, deux jeunes passent tard et descendent sur Portse. La femme et une fille arrivée depuis, regardent des vidéos sur un petit lecteur DVD.
19/04/2010 Mong La à Macherma (4470m) 4h25
Bonne nuit, peut-être la seule où je ne me suis pas relevé pour pisser. Je dois être un peu déshydraté.
A 6h, je dois réveiller la maison, je leur avais pourtant dit. Je commande un café, j’ai du chocolat, pas grave. Les prix grimpent logiquement avec l’altitude. Pour éviter les bouteilles en plastique, je prends toujours de l’eau bouillie, 200 roupies le litre ici, presque autant que la bière. Ils doivent peut-être aller la chercher plus bas, une corvée !
Il a plu sur le soir et dans la nuit, soleil encore ce matin. Ça descend bien en zigzagues jusqu’à Portse Tenga. Un premier hôtel doit être en permanence dans l’ombre dans ce creux, pas top, juste avant une fourche. Phortse à droite, Dole pour moi à gauche, sur le chemin qui monte bien, humide mais superbe dans les rhododendrons, bordé de quelques cascades, et qui sort enfin de l’ombre. Je rattrape un trekkeur avec son guide qui me dit plusieurs fois, you strong, you strong ! Je vais finir par le croire.
Je me repose sur une dalle de pierre aux pieds d’une cascade, une perdrix picore pas loin, et quasiment en permanence le matin, ces vues superbes sur les sommets enneigés.
De
Dôle, bel endroit au-dessus d’un vallon avec quelques lodges, je cherche un peu mon chemin, mais des randonneurs se pointent sur la crête en face, m’indiquant ainsi la direction.
Encore quelques efforts pour atteindre Labherma, endroit sauvage et dénudé, où je prends un bon et grand café au lait dans une des deux lodges, bien sympa. Je bois très peu d’eau, pas assez, et me rattrape le soir, et pisse la nuit lalala, lalala.
"Ah que les montagnes sont belles, et qu’il y a des vallées …"La chanson de Raphaël, mais je ne sais pas les nommer ces sommets enneigés, un inconvénient de ne pas avoir de guide.
Il n’y a plus d’arbres, qu’une végétation rabougrie, disputant l’espace aux cailloux. Le chemin reste en courbe de niveau, passant Luza et ses parcs à yaks.