D’une arête, je découvre Machherma dans un creux herbagé et plat, de grandes lodges séparées par des murets de pierres. A 10h35, je peux choisir une chambre dans une lodge tout en longueur. Je suis loin d’être fatigué, me sens vraiment bien, mais me dis que ce ne serait pas raisonnable d’aller jusqu’à Gokyo à 4750m. Et au soleil sur la terrasse, en sirotant des thés au citron, je vais faire d’autres connaissances, une Allemande, Christine, avec son porteur, ancienne championne de patinage de vitesse ayant voyagé un peu partout, à pieds, à vélo aussi, un Irlandais vivant en Australie, avec son guide un peu bizarre. On se reverra beaucoup dans les jours qui suivent. Pas de nouvelles de Sébastien depuis Namche. Devant, derrière ?
On part ensemble après le déjeuner faire l’arête au-dessus pendant qu’il fait encore soleil. L’endroit fréquenté par des yaks que le porteur chasse sans vergogne, s’avère très venté.
A 15h, j’assiste à la causerie sur le mal des montagnes, conseils intéressants par 3 jeunes médecins volontaires. Leur action concertée avec d’autres organismes, des ONG, a permis d’améliorer nettement le sort des porteurs, qui autrefois pouvaient dormir dehors ou dans des grottes, alors que maintenant des cabanes leurs sont disponibles. Leur charge a été diminuée, ils ne devraient en principe pas porter plus de 30 kg. C’est à peu près respecté par les agences de trek, mais beaucoup moins par les compagnies de portage approvisionnant les lodges, du fait aussi des porteurs eux-mêmes pour améliorer leurs gains. Et on en voit de lourdes charges, quelques exemples :
10 panneaux solaires, de gros madriers, plusieurs caisses de bière…Pour l’urine, ils confirment : plus on monte, plus on pisse, à cause du changement de ph du sang, dû à la raréfaction de l’oxygène.
Si je fais l’Everest, j’emmène un tonneau !
Il faut éviter de monter plus de 3 à 400m par jour, ce que je respecte à peu près, et prendre un jour de repos tous les 1000m, ce que je ne fais pas.
Un hélicoptère fait deux rotations, une pour évacuer un malade des montagnes, une autre pour remmener le corps d’un Australien de 70 ans mort sur le sentier d’une crise cardiaque.
20/04/2010Machherma à Gokyo(4750m)3h-Gokyo Ri(5360m) montée1h30 descente30mn
On devait partir ensemble à 5h30, mais Christine, en froid avec son porteur à propos de Cho La qu’il ne veut pas faire parce qu’il ne l’a jamais fait et ce n’était pas prévu dans leur programme, n’est pas prête. Je pars avec Dylan et son guide. On a à peu près la même allure sur le chemin encore en courbe de niveau, mais ils s’arrêtent très souvent, trop pour moi qui m’arrête généralement peu. Petit déjeuner à Phang.