Singkil et les iles Baniak
Un ciel noircissant déjà m’invite à ne pas trainer pour rejoindre Sidikalang. Les jeunes filles pouffent de rire quand je réponds à leurs hello mister. La ville s’étend toute en longueur autour de son boulevard à 4 voies encore séparé comme dans la plupart des villes d’un terre-plein central. Je ne suis pas plutôt installé à l’hôtel Sidikalang que l’orage éclate déversant des trombes d’eau. Je profite d’une bière fraiche ; demain, je serai dans la province d’Aceh où règne la charia, pas d’alcool ! Je me fais généralement mes petits déjeuners dans la chambre avec mon p3rs (réchaud à alcool fait à partir d’une cannette).
Montées et descentes se succèdent, tantôt dans la jungle, tantôt dans les plantations de bananiers, de palmiers à huile, ou dans les rizières dans les creux… Camions, minibus et motos constituent le trafic modéré. La végétation dense cache souvent des rivières que j’entends gronder sans les voir. Une fois dans les 2 à 300m d’altitude, la chaleur devient impitoyable. Dans la province d’Aceh, la population se densifie à nouveau. Les bulbes argentés des nombreuses mosquées brillent et renvoient les images du paysage environnant.
J’arrive avant midi à Subulussalam, un jeune à moto me guide jusqu’au motel, un peu cher. En soirée après le déluge, un autre jeune à moto me fait visiter la ville, fier de se promener avec un étranger. Il m’offre même la soupe !
Je pensais n’avoir que de la descente et du plat jusqu’à Singkil en bord de mer, mais je rencontre encore de bonnes côtes sur une cinquantaine de km. Sur le plat,  je traverse des plantations de palmiers à huile, puis des marécages à l’approche de Singkil, avec des maisons sur pilotis. A Rimo, je tombe par hasard sur le marché du dimanche. Des centaines de motos sont parquées. Arrêts photos à la demande de locaux. J’erre un bon moment dans la ville de Singkil très étendue, y mange, ne trouve pas de chambre donnant envie d’y dormir. On m’indique l’embarcadère au bout d’un chemin boueux, le quai habituel ayant disparu sous les eaux  au dernier tremblement de terre de 2009, avec d’autres bâtiments.
Un bateau de bois est en cours de chargement et doit partir pour Balai dans l’archipel des Banyak. Deux Danois, et un Français, Simon, qui habite une des iles où il s’est installé récemment pour fabriquer des pains de glace pour les pécheurs, attendent le départ. Simon m’encourage à traverser avec eux, les bateaux étant rares et imprévisibles par ici.
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