D’impressionnantes tombes occupent souvent une partie des champs. Au loin dans les vallons, les petites surfaces plantées de légumes variés à différentes étapes de croissance dessinent des patchworks aux nuances de vert et de marron. Des écoliers me chahutent un peu, allant jusqu’à « shooter » dans les roues du vélo, et je me rendrai compte au cours de ce voyage, qu’ils sont devenus moins respectueux. En 2000, ils étaient tout aussi exubérants, mais jamais que ce soit à Sulawesi, Bali, ou Java, ils n’avaient été agressifs.
Je pars seul à l’assaut du volcan Sibayak (2094m), pour une ascension courte et relativement facile, mais impressionnante avec ses fumerolles jaillissant des bords du cratère avec une odeur de soufre. Au bout de la descente, je m’assouplie les muscles dans une source chaude aménagée.
Le volcan Sinabung (2450m) s’avère un peu plus physique à grimper, depuis le magnifique lac Kawar, rejoint en angkot, ces minibus souvent vieillots utilisés pour les courts et moyens trajets. Tom le Hollandais et moi progressons d’abord à travers une jungle dense mais au chemin bien marqué, puis par des rochers glissants et raides. Le cratère est moins impressionnant qu’au Sibayak, et la vue un peu bouchée par des nuages.

le lac Toba
Ce sont décidément des chapardeurs : un petit couteau de rando à Medan, et ici deux tendeurs ! Ça ne m’empêche pas de reprendre la route en direction du nord du lac Toba. Les angkots me frôlent souvent ou me font des queues de poissons. Il fait frais le matin jusque vers 9h puis ça commence déjà à plomber au soleil qui me brûle les mains et le nez. Je longe encore les patchworks maraichers vers Kabanjahe, puis je rejoins la petite ville de Merek par une route souvent défoncée, avant de fondre sur le village de Tongging, sur la rive nord de l’immense lac Toba, le plus grand d’Asie du sud-est (1707km², jusqu’à 450m de profondeur) en passant par les hautes cascades de Sipiso Piso. Les jantes chauffent sur les 5 km à 10%, mais ça tient. Des groupes de jeunes à moto sont en vadrouilles, et se font prendre en photo avec moi, ça arrive pratiquement tous les jours.
Tongging vit de la pèche, de l’élevage de poissons dans des bassins aménagés sur le lac. Je suis accueilli dans une annexe de la wisma Sibayak, louant une chambre dans un grand bungalow au milieu d’un parc en bord de lac, déguste un super poisson au barbecue. Je me balade tout l’après-midi sur la petite route longeant le lac, traversant des villages aux maisons modestes de bois, tranquilles, les gens m’ignorant le plus souvent, alors que peu de touristes ne visitent l’endroit. Comme souvent je me couche tôt, comme les locaux, lecture et radio.

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