ôte ouest

Je longe à nouveau la mer dans une zone d’élevage de poissons et de crevettes. J’ai du mal à traverser Dagupan, grosse ville encombrée. Comme dans beaucoup de pays, la monnaie est rare quoique indispensable pour régler les petits commerçants. J’ai pris l’habitude de me désaltérer dans un Jolibee en payant avec un billet de 1000 pesos. Il m’arrive de payer vraiment pas cher dans des petites échoppes, pour des encas et quelques courses, comme à côté de la resort déserte et sans resto de San Fabian : 1 euro pour 2 doses de nescafé, 2 doses de coffee-mate, 1 dose de sucre, 1 bière, 3 petits paquets de biscuits, et deux œufs avec du riz ! Baignade, la presse locale, lecture, balades, je ne suis pas stressé. A la Wind Surf Beach Resort de San Fabian, la propriétaire philippine ma raconte sa vie : son mari, un Suisse, est mort il y a deux ans. Le business marchait très bien tant qu’il y avait les bases américaines à proximité (Clark, Baguio, Subic…), mais quand elles ont fermé en 1992, toutes les resorts et autres business les accueillant, en ont lourdement pâti. Le Suisse avait beaucoup d’amis, une vie mouvementée, et tout s’est arrêté d’un coup. Isolé, il s’est mis à boire et ça l’a perdu. Je suis le seul client ce soir, la femme ne trouve pas à vendre, elle travaille comme fonctionnaire dans la journée. Elle me rappelle les dangers courus par les Occidentaux aux Philippines : se méfier des locaux trop gentils, de ceux qui ont bu, et d’éviter de sortir la nuit. Bof, c’est partout pareil. Elle m’invite pour le petit déj. Ses employés ont les mains crochues, quand elle part au travail, elle doit tout planquer.
Dans les rizières et les champs de maïs, de tabac, dont la culture est peu à peu abandonnée car trop gourmande en eau et en énergie, les paysans s’affairent.