On mange quelques biscuits dont ils jettent les emballages dans l’eau ! Je leur fait remarquer, ils font signe que ça partira dans la rivière, donc pas de problème ! Au retour, on arrête vers une cabane de bois, grenier à riz et servant aussi au stockage d’un tonneau de vin de canne, dont ils boivent  goulument quelques lampées. Ils m’en offrent un verre, ça a un peu le gout de la bière, mais plus amer. Plus loin, ils frappent chez un éleveur de poulet, choisissent un volatile, qui en quelques minutes se retrouve occis, déplumé, découpé, et cuisant dans une marmite. Assis à l’ombre, je leur montre quelques photos de ma maison et de ma famille, ça ne les passionne visiblement pas ! Le poulet est cuit au court bouillon, on est 6 à manger dessus avec les mains, accompagné de riz, c’est vite fait. On traverse à nouveau le village par des ruelles de pierre, entre les maisons de bois et tôle sur pilotis, sous lesquels s’affairent cochons et volaille, marmaille qui mange et joue.
Belwang
Je rencontre un des instits, ils ont ici 350 enfants, accueillant ceux des villages environnants. De Belwang, une piste rejoint Maïnit et Guinaang, et ils aimeraient bien qu’elle soit rendue carrossable pour désenclaver le village accessible seulement à pieds. En tous cas, ça pourrait faire une belle rando. Il y en aurait tant qui pourraient être développées dans la cordillère. Mais c’est encore instable, et les touristes pas assez nombreux. Ils me demandent 300p (5€), j’en donne 400.
Le soir au petit resto de Sadanga, je discute avec des locaux, leur disant que j’adore leur pays, me plaignant cependant du bruit occasionné par les vidéokés. Ça ne leur plait pas, ils me répondent d’un air narquois que ça doit être mieux dans mon pays. Ils me déconseillent d’aller seul à vélo à Tinglayan, me faisant part de la mauvaise réputation des Kalingas, ces anciens féroces chasseurs de tête. Je leur réponds que j’y suis déjà passé l’an dernier seul à vélo, sans problème, ce qui les étonne, comme beaucoup d’autres à qui j’ai aussi raconté ça, notamment un groupe de missionnaires coréens travaillant depuis longtemps dans le coin, et m’ayant mis en garde contre les risques de vol. En soirée, je parle un peu avec le policier, pendant ce temps-là, des gamins lui tapent sur les fesses, et même sur les testicules, il réagit à peine !
Je croise un type avec de très longs cheveux, j’apprends qu’il est de coutume ici de se laisser pousser les cheveux pendant trois ans quand on a perdu sa femme.
Les légumes du resto étaient bons, mais lavés à l’eau de rivière, ils m’ont filé la diarrhée. La cuisinière vient me chercher à 6h du matin pour que je prenne mon petit déj, car ensuite, elle part travailler comme tous les jours dans les rizières. Ella va apprendre le repiquage à ses filles de 12 et 13 ans.
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