15/03/2010 Thangsing à Lamuni (4000m) 1h
Le soleil éclaire vallée et montagne, et la couche de 5 cm de neige. La condensation sous la tente est gelée. On attend 10h30 que tout sèche pour partir. Des nuages noirs apparaissent, puis la neige à nouveau. Nima commence à me dire qu’on ne pourra pas aller au Goeche La, je l’attendais celle là !
On est vite à Lamuni, plateau caillouteux venté, on installe ma tente au bord d’un ruisseau, celle  lourde, toute trouée, de l’équipe, près d’une ruine où les dzos couverts chacun d’une bâche, sont mis à l’abri sous une tôle avec leur ration de foin. Malgré ces conditions dantesques, froid, brouillard épais, neige, ils restent tous de bonne humeur. Je déjeune et dine sous leur tente que le puissant réchaud à kérosène réchauffe un peu, les repas sont toujours copieux et excellents.
Mais sinon, je suis le plus souvent sous la tente, somnolant un peu. On est seuls bien sûr dans cet endroit paumé.
Nima doit me réveiller à 4h du matin pour aller au moins au premier point de vue, suivant le temps.
La neige cesse sur le soir et le ciel dégagé se rempli d’étoiles, bon signe pour demain matin.
Sous la tente, la condensation gèle, formant de petites stalactites qui me tombent dessus sous l’action du vent. J’urine dans une boite de conserve et expédie dehors sans me relever.
16/03/2010 Lamuni à Goeche La (4950m), retour Lamuni (6h30), puis thangsing (45mn) et Kokrochung (3300m) 1h
Nuit blanche, 4h rien ne bouge 4h30, pas plus. Je me lève alors que le cuisto m’amène un café. Je vais sous leur tente, Nima déjeune sans se presser, je sens qu’il n’a pas envie d’aller jusqu’au col. Je lui dis que le ciel est étoilé et que malgré la neige, c’est jouable. Il répond que c’est dangereux !
On ne part qu’à 5h. Il est mal équipé, petites chaussures, légers gants de laine, pas de lunettes de soleil !
Le jour se lève quand on approche du
lac Samiti, bordé d’un refuge détruit aussi par la tempête. Seuls les bords ne sont pas gelés.
La fonte des glaciers l’alimente. Le chemin enneigé et caillouteux le longe à l’est dans une pente, montant régulièrement, glissant et il faut bien assurer nos pas. Nima en profite à nouveau pour répéter que ce serait trop dangereux d’aller au-delà du premier col.
Sur l’autre rive, une grotte fermée par quelques tôles et parpaings abrite un moine en méditation depuis déjà 3 mois.