La pluie semble se calmer, je peux partir en direction de la cordillère. Je roule sur du ciment sur quelques kilomètres, puis ça devient une piste exécrable de pierres et de boue, qui monte, et je progresse de moins de 5 km à l’heure. Plus je m’élève au-dessus de la rivière, plus c’est beau par des villages pauvres mais animés, avec toujours une petite épicerie. A un check point, 5 policiers en civil épluchent mon passeport, tentent de me dissuader de continuer : « c’est très différent de chez vous dans ces montagnes ! Ils vont jouer avec vous… »
Mais je continue entendant les «where are you going? »… Puis « oh very far ». Une femme dans une épicerie m’offre un café et me conseille de traverser Lubuagan sans m’arrêter, ils vont finir par me faire peur. A une patte d’oie sans indication, je demande à un paysan costaud assis là la bonne direction, il me demande qui m’a autorisé à aller à Lubuagan, je réponds la police, il me laisse passer. J’avale mes 4 bananes.
Mais je continue entendant les «where are you going? »… Puis « oh very far ». Une femme dans une épicerie m’offre un café et me conseille de traverser Lubuagan sans m’arrêter, ils vont finir par me faire peur. A une patte d’oie sans indication, je demande à un paysan costaud assis là la bonne direction, il me demande qui m’a autorisé à aller à Lubuagan, je réponds la police, il me laisse passer. J’avale mes 4 bananes.
Maintenant ça monte bien raide sur les 20 km restant jusqu’à Lubuagan. A l’entrée du village, je tombe sur une épicerie où des femmes discutent. Elles me disent que je suis le premier occidental qu’elles voient passer à vélo ici. Gâteau, coca. Je ne sais pas quelle est l’altitude, je ne sais pas si ça va monter encore, il est 13h30, je n’ai pas mangé. Je traverse le village, des gamins jouent partout. L’un me suit à vélo jusqu’à la sortie. Des types me demandent où je vais et me font signe de continuer. J’aurais bien passé l’après-midi et la nuit ici, mais j’ai l’impression que je ne serais pas le bienvenu. Dès la sortie du village, la piste est nettement meilleure, ça descend par déjà de superbes rizières. Et ça ira comme ça jusqu’à Tinglayan où je vois la Chico River, basse à cette époque. Quelques femmes typées rentrent dans leur village, baluchon à l’épaule. A 16h je suis à Tinglayan et vois rapidement la Sleeping Beauty guest-house, tenue par une armada de jeunes filles.
après Tabuk
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