25 km avant Cuddapah, juste en bord de route, à Vontimitta, des sâdhus gardent l’imposant temple Kodandarama Swamy bien conservé quoique du 11ème siècle. Ils me réclament quelques roupies à la sortie.
Un peu plus loin, un type bourré sort d’un rickshaw  (taxi 3 roues à moteur), m’oblige à m’arrêter. Il veut faire une photo avec moi, mais n’ayant pas d’appareil, il propose de m’emmener chez un photographe je ne sais où, il parle à peine l’Anglais. Je l’envoie promener et on en vient presque aux mains !
Un pont d’un kilomètre enjambe la rivière Chitravathi et ses bassins d’irrigation. Elle se jette plus loin dans la Penner. Quand on voit ces quantités d’eau en saison sèche, on imagine ce que ça doit donner en période de mousson. Ces eaux sont capitales pour les travaux d’irrigation et les autorités de l’Andhra Pradesh s’irritent de la construction de barrages côté Karnataka, qui risquent de provoquer une diminution de la disponibilité de ces eaux d’irrigation chez eux.

marchand de fleurs à Tadpatri
Je fais étape dans un hôtel modeste de Tadpatri. Comme souvent dans ces villes hors circuits touristiques, rarement un occidental ne s’y aventure et les contacts sont toujours riches, étonnants, parfois bien marrants. Je dois marcher pas mal pour trouver ma traditionnelle bière du soir dans un « wineshop ». La boutique fait aussi bar. Ce sont le plus souvent des endroits glauques où les alcolos viennent s’enivrer et dépenser les quelques roupies difficilement gagnées, au détriment de la famille. Les deux serveurs sont aussi bourrés que les clients ! A l’extérieur, un type git allongé, incapable de se relever ; un gamin à vélo l’asperge d’eau fraiche. Je dine d’un riz frit aux légumes pour 30 roupies (0,5€).
La circulation s’intensifie à l’approche du Karnataka, entre Guntakal et Bellary, et des camionneurs m’obligent de temps à autre à évacuer sur le bas-côté. Comme les locaux, j’ai appris à supporter ça avec flegme. Je m’énerve quand même un peu quand les distributeurs de billets de Guntakal refusent tous obstinément de m’approvisionner en roupies.  Ça m’est déjà arrivé en Inde, et j’ai toujours une bonne réserve d’avance. Ça durera une semaine avant que ces stupides machines acceptent à nouveau ma carte.

Hanuman