Le Karnataka à vélo
Un large boulevard à 4 voies séparées d’un terre-plein central contourne la ville de Bellary. A la sortie, deux femmes imposantes vêtues de pantalons bouffants rançonnent camionneurs et automobilistes. J’essaie de me faire discret mais elles me voient, sentant l’occasion de me soutirer quelques roupies. Je refuse de donner quoique ce soit et ai juste le réflexe d’éviter le bras rageur de l’une d’elles. Peu après Bellary, à Toranagallu, je longe une  immense aciérie semblant toute récente, comprenant mieux pourquoi on les ferme en France. Une colonie, qu’ils appellent un township, composée d’immeubles neufs,  entourée de hauts murs surmontés de barbelés, gardée par des vigiles, abrite les milliers d’ouvriers et cadres du complexe industriel. En dehors des murs, au bord d’un canal, se sont construites des baraques rudimentaires où vivent des gens venus par ici en quête de quelques emplois mineurs. Installé à proximité dans un luxueux hôtel au prix vraiment intéressant (12€ !), je m’y balade un peu, dans les ruelles boueuses encombrées de détritus, mais je ne m’y sens pas vraiment le bienvenu. On ne me laisse pas rentrer dans la colonie.
Plus loin, des pancartes annoncent  le site archéologique d’Hampi.  J’y pénètre par une petite route bien agréable ondulant entre champs, bois et rizières, et avec déjà quelques temples disséminés dans la campagne.
Après le bourg de Kalamapuram, rendu boueux par des travaux d’assainissement, la route longe de nombreux temples. Le site dépasse en importance et en beauté ce que j’avais pu imaginer.