Nous rendons visite à une autre famille, des menuisiers, qui nous montrent leurs réalisations, toutes faites à la main, généralement petits meubles de rangement avec des motifs sculptés. Le grand-père nous montre l’autel bouddhiste remarquable qu’il a lui-même réalisé. Le lendemain, nous rejoignons Sri Khola puis Rimbick en 2h30. La piste de jeep a encore progressé et il ne reste guère que deux kilomètres de chemin avant Sri Khola.
Je reviens seul à Darjeeling, où la fréquentation touristique a encore augmenté. Et je suis heureux de quitter la ville cette fois à vélo, en direction du Sikkim, par cette descente diabolique sur Jorethang (Sikkim), avec des pentes à 20%.
Je suis debout sur les freins, confiant, car j’ai déjà fait cette descente en 2010. Mais après quelques kilomètres, je crève à l’arrière, alors que j’ai des pneus increvables, et il me faudra un moment pour réaliser que j’ai brûlé en fait la chambre à air, la jante ayant trop chauffé suite au freinage intensif. Je n’en ai pas de rechange ! Je remonte à pieds les 8 km jusqu’à Darjeeling en poussant le vélo, belle  bavante  !!
En descendant le « mall », rue piétonne populeuse, j’aperçois en bas un voyageur à vélo regardant dans ma direction.
Alors que je m’arrête à son niveau pour le saluer et échanger quelques mots, il tourne dédaigneusement la tête de l’autre côté, faisant semblant de ne pas m’avoir vu et de ne pas entendre mes « hellos ». Je réaliserai plus tard que c’est un espagnol faisant un tour du monde, pas bien éduqué le type !
Pas moyen de trouver une chambre à air à Darjeeling où il n’y a pas ou très peu de vélos, et pas envie de retourner maintenant à Siliguri. Je vais faire quelques escapades en jeep au Sikkim : Yuksom, Namchi, Gangtok…Le récent tremblement de terre a provoqué des glissements de terrain endommageant les routes. De Yuksom, je pars à pieds jusqu’à Khecheopalry Monastery, par un remarquable chemin traversant  des hameaux ou fermettes isolées. Du lac de Khecheopalry, un chemin de pierres monte au hameau en 30 minutes, havre de paix sur une colline à 2000m comprenant deux ou trois homestay, où je vais séjourner chez Sonam et sa petite famille de quatre enfants. Il pleut beaucoup, il fait froid le soir, pas de chauffage, mais les couettes sont douillettes dans les modestes petites chambres.
Bhaijung, le fils de 18 ans me propose d’accompagner une allemande qu’il emmène sur un sommet voisin pour y dormir et admirer le Kangchenjunga au lever du soleil.