A Sandakan, je m’installe chez une famille faisant de l’accueil de touristes, dans une ambiance décontractée.  On peut y consulter un volumineux press-book contenant des articles consacrés aux problèmes de déboisement, à la transformation du territoire des « minorités ethniques », et tous les problèmes qui en découlent.
Ils m’emmènent dans un refuge installé au bord de la rivière Kinabatangan, dont les rives sont protégées sur quelques mètres seulement, et où du coup, on peut plus facilement observer des animaux comme le singe nasique au très long nez, qui n’ont d’autres ressources que de venir se réfugier là. On appelle ça de l’éco-tourisme ! Le déboisement serait interdit dans la région en amont et pourtant on voit passer d’immenses barges de bois.
J’emprunte une piste aux côtes effarantes, peut-être du 15%, pour rejoindre les grottes de Madai, où des Philippins et Indonésiens exploitent les nids d’hirondelles. Il y en a de moins en moins et l’ambiance semble très tendue.

Un gamin me fait visiter la grotte pour quelques ringgits (monnaie locale), je suis sidéré de voir dans quelles conditions les types travaillent sans protection au bout de leur perche de bambou. Il fait nuit, un Philippin me prête sa chambre pendant qu’il va récolter ses nids de nuit.
Après un séjour à Batu Puteh, village de bord de piste et de rivière, en homestay (dans une famille), souvent survolé par des toucans, me voici à Lahad Datu, port important sur la côte est, fréquentés par de nombreux bateaux indonésiens, puis à Tavau, port tout aussi sympathique quoiqu’en disent ces crétins du LonelyPlanet (« uggly faces at every corner… ».Des émigrés philippins, nombreux sur la partie malaise de Bornéo, sont réfugiés dans un quartier en bord de mer. Ils font apparemment du trafic de bois.
J’embarque sur un rafiot de bois chargé jusqu’à la gueule, pour Nunukan  côté indonésien. Je sympathise avec
un gamin de Nunukan, aux longs cheveux, il fait le fou à la proue du bateau, écartant les bras comme dans le film, tout sourire.
De Sabbah (Bornéo Malaisie) à  Nunukan (Bornéo Indonésie) à vélo