J’en repars par une petite route de montagne pour aller visiter les grottes de Bingling Si, accessibles après une longue balade en bateau sur le réservoir de Liujiascia, ses sculptures et peintures bouddhistes, son bouddha géant sculpté dans la falaise.
Plus au sud, plus de 3000 moines vivent dans la lamaserie de Xiahe dans un paysage de montagnes verdoyantes, forêts, torrents et pâtures. Il pleut de plus en plus souvent. Les éleveurs  nomades de yaks m’invitent à m’abriter sous leur tente, m’offre thé, pain au beurre de yak. Les hommes fument et discutent sous les tentes pendant que les femmes traient sous la pluie.

Puis la route devient piste sur plusieurs centaines de km, serpentant à travers les prairies d’altitude où paissent des milliers de yaks, quelques moutons, surveillés par les nomades à cheval. Parfois les camps sont déplacés à dos de yaks. Marmottes et lièvres fuient sous le tonnerre.
Je reste quelques jours dans le village de Langmusi où vivent aussi environ 1500 moines. Ils organisent des sortes de camps d’été dans la montagne pour les moinillons, qui malgré la pluie battante, jouent au ballon, organisent des courses de chevaux, ou chantent dans les rues inondées en jetant des papiers de prières. Je retrouve enfin une bonne route pour rejoindre Chengdu, capitale du Sichuan, mais c’est à nouveau une piste éprouvante, le plus souvent sous la pluie, qui m’amène à Kunming
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Xiahe