Alors que la carte Nelles montre une route principale goudronnée, je me retrouve sur cette piste de montagne où je ne rencontre qu’un ou deux véhicules par jour, , avec des gués à traverser, des bacs, des hameaux isolés, des zones non habitées en hauteur, des carrioles de paysans tirées par des bœufs ou des petits chevaux, des marchés très animés. Je ne regrette pas ce bout de périple, où malgré la difficulté, je suis surpris tous les jours. Je campe souvent, vu parfois par les paysans qui viennent faire le tour de la tente en souriant, dire quelques mots incompréhensibles (du Chinois !!) , et repartir sans m’inquiéter plus.
Par contre j’ai été trois fois dérangé dans des hôtels de petites villes, non autorisés en principe à accepter des étrangers, ce que je ne pouvais savoir, par des policiers venant suite à dénonciation de voisins vérifier mon passeport, plus par curiosité, suivis par des petits groupes de curieux, rentrant tous dans la chambre !
A Daguan au nord de Kunming, alors que j’étais fatigué suite à une longue étape au relief tourmenté sous la pluie sur une piste boueuse, j’ai voulu faire comprendre aux policiers qu’à 23h ça n’était pas une heure pour déranger un touriste. Ils sont revenus à minuit avec un traducteur pour m’obliger à changer d’hôtel ! J’ai refusé arguant de ma fatigue et de ma bonne foi, ils ont fini par accepter après maintes palabres après promesse de partir à 6h du matin, ce que je ne ferai pas !
Avant Zhaotong, je roule sur une piste montagneuse pavée sur 200 kilomètres !
A Kunming,  capitale du Yunnan, fraiche et terriblement arrosée, il pleut tous les jours en ce début août 1999. La ville, moderne, très agréable à parcourir à vélo comme la plupart des villes chinoises, abrite une exposition internationale d’horticulture attirant des milliers de touristes, surtout chinois. Les Chinois voyagent de plus en plus. C’est un pays surprenant changeant à une vitesse incroyable, il y a des travaux partout. Les gens y sont serviables, un peu trop curieux. Le gros problème reste pour communiquer, peu de Chinois parlent anglais, et ils ont du mal à comprendre nos besoins, ça peut devenir dur à trouver un hôtel acceptant les Occidentaux, ou commander un plat dans un restaurant.
Après encore quelques pistes de montagne à travers de pittoresques villages, me voici à Nanning vers la frontière vietnamienne. J’ai le temps de rouler jusqu’à Guilin et le beau village de Yangshuo pendant qu’une agence s’occupe de mon visa vietnamien, m’évitant d’aller jusqu’à Canton. Il fait encore 35°.
bouddha géant (71m) de Leshan