Isan (Thaïlande) à vélo, 7 dec 2017 au 30 jan 2018, 3100km
Mon projet était, en partant d’Udon Thani, de passer la frontière du Laos vers Tha Li, longer plus ou moins le Mékong par pistes puis route jusqu’à Luang Prabang, rejoindre ensuite la plaine des Jarres, et revenir sur Vientiane, par pistes et routes, et enfin passer le deuxième mois à sillonner les routes de l’Isan, en privilégiant les endroits ignorés au cours de mon passage en  2000.
Udon Thani: Chaloem Phrakiat Park
Je rejoins Loei, et en route, à l'occasion d'une discussion avec un motard, je me rends compte que je risquais comme l'an dernier à Mueng Neung plus au nord, de me voir à nouveau refuser le passage avec le vélo à la frontière laotienne de la province de Sayaburi, aux autorités allergiques aux 2 roues.
Du coup, je remonte sur Chiang Khan, devenu comme Paï en quelques années, un endroit très fréquenté, surtout par les jeunes thaïs, qui font quelques exercices sportifs en matinée, et déambulent le soir sur le long marché de nuit, dans une ambiance bon enfant.
Chiang Khan, le long du Mékong
La route 211 longe le Mékong jusqu’à Nong Khai, avec par-ci par-là de superbes points de vue sur le fleuve, et de nombreuses guest-houses ou camps avec locations de tentes. J’apprécie particulièrement le séjour à Sangkhom dans la guest-house Bouy au bord du fleuve, avec de beaux bungalows, un restaurant en terrasse propice aux rencontres et discussions.
Nong Khai a bien changé, voies rapides, bords du fleuve aménagés et encore en extension sur l’est, avec de belles esplanades, quantité de bars, guest-houses… La Mut Mee guest-house s’est un peu agrandie. Les vieux bobos et groupes ont remplacé les jeunes routards de l’an 2000.
En visitant un modeste temple à quelques km de la ville, je suis mordu par un molosse à deux reprises à la cuisse, sans que ça n’émeuve les jeunes moines. La rage rôde en Thaïlande, je fonce à l’hôpital, on me nettoie et me vaccine, et j’ai un programme encore de 4 autres vaccins sur 1 mois. Du coup, je renonce au Laos, moins bien équipé en hôpitaux, je resterai les 2 mois en Isan, ou chaque petite ville a son hôpital.
le Mékong
vers grillés marché de Pakchom
MutMee guest-house Nong Khaï
Je longe le Mékong, principalement sur la 212, m’en extirpant pour me rapprocher du Mékong et traverser des villages, toujours mal accueilli par les chiens. Dans l’espoir d’attirer les touristes comme à Chiang Khan, de petites villages aménagent les bords du fleuve, avec terrasses, marché de nuit, pistes cyclables et piétonnières…J’évite à tous prix les hébergements avec karaoké et leur bruit infernal, la plaie de l’Asie !
De Bueng Kan, je m’éloigne du fleuve pour aller grimper sur la colline de Phu Tok, étonnantes formations rocheuses émergeant de la plaine agricole, où des moines se sont installés il y a longtemps, ont construit un chemin de planches à flancs de falaise, permettant aux pèlerins d’accéder aux 7 niveaux.
le Mékong à PhomPhisaï
champs de tabac
Taï Dam house, musée de l'ethnie Taï
Phu Tok
Je reviens vers le Mékong, visitant les belles petites villes de Tha Uthen, Nakhon Phanom, That Phanom, Mukdahan…leurs nombreux temples, les terrasses aménagées en bord de fleuve, avec les traditionnels marchés de nuit, les pistes cyclables, encore en cours d’aménagement, malheureusement occupées souvent par des bandes de chiens pas toujours sympathiques.
Entre les villes, je dors parfois dans des motels, fréquentés par des couples thaïs illégitimes, ouverts 24h/24, toujours calmes, et pas très chers.
Des plantations d’hévéas, d’ananas, de bananes, de tabacs, de maïs…bordent souvent la route. Dans les villes, je peux me procurer le Bang Kok Post, précieuse source d’information sur ce qui se passe en Thaïlande, qu’on ne peut voir en voyageant : les circuits de la drogue, les tensions politiques, les faits divers, l’accidentologie, de 24 à 29000 morts chaque année dont la moitié touchant les 2 roues…
J’ai en permanence la vue sur les collines du Laos, et surtout depuis la tour de Mukdahan, offrant un panorama 360°.
Nakom Phanom, temple Mahathat
That Phanom, fête scolaire
Mukdahan, de la tour
Mukdahan, vue du Manorom, bouddha géant
marché aux fleurs
tuk tuk
Des hauteurs du parc national Phu Pha Toep, avec ses étranges formations rocheuses, ses cascades à sec, je peux aussi admirer tous les environs. De Khemmarat, un bourg en bord de fleuve aussi, avec un bel hôtel et des homestay, je rejoins le canyon de Samphan Bok, où les eaux basses du Mékong serpentent dans des canyons, des vasques quasi circulaires, que les locaux comparent abusivement au Grand Canyon du Colorado. Mais ça vaut bien le déplacement.
Phu Pha Toep NP
River view hôtel restaurant à Khemmarat
Sam Pham Bok NP
Sam Pham Bok NP
Sam Pham Bok NP
De là, je quitte le Mékong, rejoins la grosse ville d’Ubon Ratchatadani, que j’ai du mal à reconnaître, perturbée par de nombreux travaux. Je laisse à l’est le parc de Pha Taem, la frontière laotienne vers Paksé, au sud Khantarak et le temple de Phreah Vihar, déjà visités, pour partir vers l’ouest en direction de Surin, visitant quelques temples mineurs (Ban Prasat…), traversant de petits villages de paysans, et leurs chiens maléfiques, et j’atteins Nang Rong, après des étapes plates d’une centaine de km. Je séjourne au California Inter Hostel, bien, avec petite chambre douillette climatisée, il fait très chaud !, cour intérieure et terrasse pour manger et discuter. De là, je pars pour la journée faire le tour des temples, Phanong Rung, déjà visité en 2000, Mueng Tam, par de jolies petites routes.
J’évite Khorat (Nakhon Ratchassima), la troisième agglomération du pays, pour rallier le site historique de Phimaï, me perdant un peu dans un dédalle de petites routes et pistes. C’est une petite ville très animée, bien équipée en hébergement, avec un dynamique marché de nuit, et surtout son immense temple khmer, le plus grand de la Thaïlande actuelle.
A proximité, je peux m’aventurer sous les ombrages du banyan tree, figuier le plus grand du monde, plus de 100m de circonférence avec ses racines, vieux de 350 ans.
université d'Ubon Ratchatadani
temple khmer Ban Prasat
temple Phanung Rung
temple Muang Tam
Phimaï, centre ville
Phimaï, marché du matin
Phimaï temple khmer
Phimaï temple khmer
Phimaï temple khmer
Phimaï temple khmer
Phimaï temple khmer
Phimaï, banyan tree
Phimaï, banyan tree, chemin sous les racines
l'Isan paysanne
J’arrive à Chayaphum un peu plus au nord, en plein festival. Les rues du centre abritent de multiples stands de jeux, de jouets, de nourriture de toutes sortes, avec une foule immense jusque tard le soir. En soirée, des danseurs, chanteurs et musiciens, inondent la ville de décibels. Je suis un peu déçu par le village de tisserands de Ban Kwao à 20 km de Chayaphum. Je pense qu’il faudrait un guide pour visiter les ateliers.
Chayaphum en fête
Chayaphum en fête
Chayaphum en fête
Chayaphum en fête
tiens!, un collègue?
Je zigzague un peu jusqu’à Khon Kaen, grosse agglomération où ont poussé des voies rapides, pas aisées à parcourir à vélo. Heureusement, le nouvel OMG hôtel s’avèrera très agréable et assez central. Un grand parc floral occupe plusieurs hectares à l’extérieur de la ville, avec une immense serre tropicale. Il semble étonnamment peu fréquenté. Je visite à vélo et à pieds des temples, des réservoirs, le central Plazza, centre commercial géant, le musée national, qui retrace l’histoire de l’Isan, des premiers occupants, chasseurs cueilleurs, puis agriculteurs…
Toujours enquiquiné par les chiens, je roule jusqu’à Phu Wiang, le parc des dinosaures. Je passe deux jours dans peut-être le plus bel hôtel de mon voyage, le Pruska Garden Hôtel, avec de magnifiques bungalow tout en bois, avec terrasse, hamac, jardin fleuri, arboré, et ruisseau rafraichissant.
Le parc des dinosaures est à 20 km, en passant à la sortie de la ville, on ne peut manquer les répliques de dinosaures. Dans le parc, une randonnée balisée mène aux sites d’excavations où des ossements ont été trouvés, certains encore en place et protégés dans des cages de verre. Un musée expose encore des répliques de dinosaures et de leur environnement, sonorisé.
Après une nuit à l’étonnante et agréable Tummi house de Chum Phae, je repasse à Loei, y dors à la Loei Huen Hao, encore un endroit exceptionnel pour 21€.
Tatton waterfall
Khon Kaen
Khon Kaen, Bueng Thung Sang
Khon Kaen, parc floral
Phu Wiang, parc des dynosaures
Phu Wiang, parc des dynosaures
Une belle petite route boisée et fraiche me conduit à Tha Li, évitée il y a 2 mois, tranquille bourgade, remarquable par sa rangée de bouddhas étincelants au coucher de soleil. Je rejoins une rivière frontalière, affluent du Mékong, que je retrouve peu avant Chiang Khan, je refais le trajet jusqu’à Nong Khai, puis Udon Thani, terminant cette boucle de 3100km en 2 petits mois.
le fameux moteur Kubota
sur une petite route de l'Isan
Ici, c'est l'Isan
bouddhas parc de Sala Kaew Nong Khaï
manorom