Je quitte la ville la veille de noël, n’ayant pas envie d’assister aux cérémonies à l’auberge de jeunesse catholique. Je repasse le pont un peu moins encombré et peux en admirer la structure, étonné qu’elle puisse soutenir tout ce poids enjambant la rivière sans piliers. Interdit de prendre des photos, un policier me surveille.
Direction sud j’emprunte un moment la highway 6, la route Calcutta Bombay très fréquentée par les camions, je dois souvent m’éjecter sur le bas-côté, comme les cyclistes locaux. Je ne passe pas inaperçu, on m’invective souvent. Me revoilà enfin en campagne, fermettes, mares où on se lave et on lessive, rizières coupées. Dès que j’arrête, il faut qu’ils tripotent le vélo, je laisse faire le plus souvent. Je quitte enfin la route de Bombay à l’entrée de Kharagpur.
Je reprends mes étapes d’une centaine de kilomètres. Après Digha, je passe la frontière de l’Orissa en bord de mer, longeant de longues plages où sèchent des milliers de poissons, traversant des villages de pécheurs. Sur une plage, des milliers de petits crabes rouges vont et viennent.
Plus à l’intérieur des terres, des gens pauvres et chaleureux habitent des maisons de boue et de paille. Je slalome entre les trous de la petite route défoncée, accompagnés de gens à vélo ou sur des tricycles. La circulation est peu dense par ici, quelques bus et jeeps surtout, peu de camions. Beaucoup d’oiseaux fréquentent les bords de route, hérons, aigrettes, tourterelles, martin-pécheurs peu farouches. Des types bourbent les mares s’asséchant. Les femmes portent des habits traditionnels colorés et beaucoup de bijoux.
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