Je pars pour une boucle  qui va me mener jusqu’à Pagan au bord de la rivière Irrawaddy, par des plaines infinies, des villages de paysans vivant à une autre époque. Les taxis sont des carrioles à chevaux. Des chariots aux grosses roues de bois qui couinent, transportant les récoltes de riz, sont tirés par des bœufs. Les quelques camionnettes ou bus sont toujours surchargés.
Je dors quelquefois dans des monastères où on m’accueille volontiers. J’y vois beaucoup de novices, des gamins que les familles confient aux temples. Ils ne mangent que le matin à 5h et le midi, un bol de riz. Mais ils se voient parfois offrir en cachette quelques sucreries que leur remettent les commerçants quand ils font leur tournée matinale pour les offrandes. Je laisse un don en partant.

Schwedagon
Je passe deux jours à Pyay sous le bouddha géant à lunettes, je devise un peu avec un jeune moine dans un de ces petits bars à thé, où on s’assied dehors sur des tabourets devant de minuscules tables basses.
Je bivouaque deux fois, dans un champ puis un verger, juste sous ma moustiquaire, bien calé sous le matelas pour qu’un des 58 espèces de serpents venimeux  présents en Birmanie, ne viennent se mettre au chaud dans mon sac de couchage !
Outre le riz se cultivent aussi moutarde, sorgho, mil, cacahuètes que broient des bœufs tournant en rond pour actionner une meule de pierre.
Pagan, ou Bagan, ancienne capitale du royaume de Pagan comprend plus de 2000 temples de toutes tailles, la plupart restaurés ou en cours de restauration, souvent en briques rouges donnant une certaine monotonie au site.