Dans le taxi que je partage avec deux routardes, je découvre peu à peu Calcutta, déjà le bakchich pour mettre bagages et vélo dans la vielle Ambassador,  les coins calmes alternent avec trafic et encombrements, vieux bus, coins populeux, gosses de rue, rickshaws à vélo ou à pieds, Calcutta m’apparaît fidèle à l’image que je m’en faisais. Difficile à cette heure tardive de trouver une chambre de routard dans Sudder Street.
Dans ma chambre minuscule aux murs de contreplaqué, je me découvre des rougeurs au cou et aux jambes, comme des brûlures, qui suppurent. Je dois pousser un coup de gueule à 1h du matin pour faire taire trois bruyants voisins probablement Bangladeshis.  Le vieux gérant et son employé dorment par terre dans le couloir.
Le lendemain, je change pour une chambre plus aérée dans un très vieux bâtiment abritant l’auberge de jeunesse, à l’ambiance bien sympathique, avec de vastes pièces communes.  Je découvre la ville d’abord à pieds, Park Street, la poste qui reprend après 10 jours de grève l’agitation des rues où les sans-abris se lavent aux fontaines, sourient souvent, mendient et grignotent ce qu’ils ont pu récupérer, acceptant leur sort. Des bus noircis par la pollution, surchargés,  font  la course pour ramasser les clients les premiers. Des troupeaux de chèvres traversent les avenues.
L’intense pollution noircit les bâtiments, la modeste végétation. Des gens se lavent dans des rivières à l’eau noirâtre. Camelots, mécanos bricolos, marchands de fruits et légumes bon marché, envahissent les trottoirs. Des manifestants hurlent des slogans dans des haut-parleurs.
Il y a aussi des quartiers chics, des magasins de luxe où déambule une autre population, la nouvelle classe moyenne, femmes en sari élégantes et fières. La police montée veille auprès de l’immense parc de Maidan où on joue au cricket, au volley, au tennis. Les restaurants et bars bon marché abondent.
à Calcutta
rikshaw wallah