Sandakphu est un de ces endroits de bout du monde à 3600m, battue par le vent glacial. Les lodges sont vides à cette époque. Pimba me conduit à la rest-house, qui ne doit pas être la plus confortable, mais peut-être la plus accueillante. Un couple d’Ecossais arrive, lui parle couramment le Népalais ayant travaillé au Népal pour une ONG pendant un an.
On peut d’abord prendre le thé au coin du feu dans la cuisine, mais ils n’aiment pas qu’on soit là pendant qu’ils cuisinent et, après la visite du village quasi désert, sinon quelques militaires, on s’installe dans un dortoir. Le feu de cheminée nous enfume d’abord, mais on peut déguster une bière, et se coucher après le repas, au chaud.
01/03/2010 Sandakphu à Phalut (3600m) 21km  6h30
Le matin, plus de feu et c’est glacial, on ne nous réveille qu’à 8h30 avec un bed-tea, car l’horizon est bouché, pas de vision magique sur l’Himalaya.
A 9h30, les Ecossais descendent sut Rimbick, Pimba et moi prenons la direction de Phalut par l’arête de Singalila, dans le brouillard et par un vent glacial. Pimba marche vite aujourd’hui, j’enlève la doudoune pour le K-way. Des militaires nous contrôlent à un check-post faits de 3 ou 4 petites baraques en tôle à peine visibles dans le brouillard. Le pauvre militaire a du mal à écrire avec ses mains à moitié gelées. Ils ne doivent pas s’amuser dans ce lieu perdu. Pimba m’explique qu’après une période de calme où ces endroits à la frontière
n’étaient plus surveillés, les militaires sont revenus, le Népal traversant une longue période de troubles.
On prend des raccourcis,
Pimba a peur des yaks (dzos), ils peuvent donner des coups de corne, je m’écarte comme lui. Les éleveurs nomades de yaks disparaissent peu à peu, les enfants scolarisés voulant faire autre chose que cette rude vie en montagne.
A Sabarkum 2 types surveillent les bâtiments du Forest-Department et replantent des arbres pour lutter contre l’érosion. On mange soupe aux nouilles, thé et gâteaux dans leur petite cuisine. Le feu de bois réchauffe, mais comme partout dans ces contrées, la porte reste toujours ouverte quelque soit la température extérieure, sauf la nuit.
Un des types me montre sur son APN une photo prise d’ici le 22 janvier 2008 : toute la chaîne de l’Himalaya au lever du soleil, superbe. J’espère avoir cette chance aussi mais c’est mal parti.
On parcourt vite les derniers 7 km, toujours dans le brouillard et un vent glacial. A Phalut, un endroit bien paumé aussi, trekker’s hut est tenu par deux jeunes qui ne parlent pas Anglais. Dans ma chambre, dans un bâtiment plus bas un peu isolé, le vent soufflant en rafales pénètre au travers des cloisons.