Dans la grande cuisine, Pimba, qui oublie toujours de prendre de l’eau mais a porté depuis Sandakphu une bouteille de gnôle locale, à base d’orge, nous en fait goûter. Pouah !!!Pimba et un des gardiens en abusent largement, Pimba me dit qu’il se permet de boire parce qu’il me considère comme un ami et pas comme un client ! Je suis le seul randonneur ici.
A 19h30, je suis au lit sous une tonne de couverture, avec ma petite radio qui ne capte pas grand-chose. L’altitude augmente la production d’urine et je dois me relever deux fois ! Brrr !
Le vent secoue la porte. Je dors bien quand même, faisant des rêves étranges.
Retour à Sandakphu 21 km 4h30
A 6h30, je soulève les rideaux, toujours vent et brouillard ! C’en est fini de mon rêve de voir toute la chaîne de l’Himalaya au lever du soleil.
Je vais à 8h prendre mon petit déjeuner dans la cuisine, légumes et rôtis (sorte de crêpes), et au moment de partir pour descendre sur Gorkey puis Rimbick, Pimba me propose de repartir dormir à Sandakphu pour avoir une nouvelle chance de voir les montagnes. J’accepte volontiers. On refait la crête par le chemin inverse. Quelques rayons de soleil apparaissent de temps à autre, laissant voir un paysage fantastique mais pas les montagnes enneigées trop loin. Ça reste quand même plutôt froid, venteux et brumeux dans l’ensemble.
On rattrape un randonneur indien, seul (eux ne sont pas obligés de prendre un guide). Il est parti du Ladakh, depuis 4 mois sur les chemins, et encore pour 8 mois jusqu’en Aranuchal Pradesh (voir son site web ici ). 
Personne à Sabarkum, pas de thé, pas de repas, on accélère le pas et nous arrivons à 13h30 à Sandakphu. Personne non plus à la rest-house fermée, Pimba m’emmène dans une autre lodge tenu par un vieux couple. Bon repas dans la petite cuisine, c’est le vieux qui fait tout dans la maison, la femme le regarde.
On me montre ma chambre dans un immense bâtiment comprenant, outre un grand réfectoire glacial, plusieurs dortoirs d’une dizaine de lits, tous occupés à la pleine saison, mais où je suis seul aujourd’hui.
J’erre un peu aux alentours. Le vieux a allumé le poêle dans le réfectoire et je m’assois tout contre, un peu enfumé. Ça s’éclaircit peu à peu, demain peut-être…
4 jeunes de Darjeeling arrivent en soirée, ils cuisinent eux-mêmes, et picolent beaucoup.
Couché à 19h30, je dors mal.
03/03/2010 Sandakphu (3660m) à Shri Khola (1900m) 15km 5h30 :
A 6h, je jette un œil dehors, vois quelques nuages mais aussi du soleil et je vais voir. Les 4 Indiens de Darjeeling ont la même idée. Le ciel est bleu et on voit les montagnes. Je fonce au point de vue et découvre cet impressionnant panorama. On voit, dorée, par les premiers rayons de soleil, toute la chaîne depuis les Annapurna, par le groupe Everest, Lhotse, Makalu, puis le Kangchenjunga plus près et plus impressionnant, et jusqu’au sommet en triangle au dessus du Bhoutan. Malgré le vent glacial, je jouis de ce spectacle un long moment, rejoint par Rajeev, le randonneur indien au long cours, puis par Pimba enfin émergé, qui me nomme tous les sommets.