Aragon/Navarre à vélo (Sierra de Guara)1er au 20/9/2009 900km
Je retrouve au camping Vernada de Pont d’Arros, superbe camping avec son bar/restaurant et sa piscine, le groupe de Cyclo Camping International.
Nous quittons le hameau, passons la ville agréable de Vielha, et attaquons la montée de 5 km pour atteindre le long tunnel où la voie de droite nous est automatiquement réservée. Le bruit de la circulation résonne, on ne peut distinguer d’où ça vient.
Après un ravitaillement à Pont de Suer, nous revenons prendre la L500 menant aux Caldes de Boi, et faisons étape au camping Dimei de Castello de Tor. Le soleil plombe et je monte la tente entre deux arbres à l’ombre dans un creux. Un violent orage s’abat sur le camping dans la nuit et je suis vite inondé, et me réfugie sous  un grand abri, rejoint  par quelques autres. Appareil photo noyé et inutilisable, la plupart des affaires mouillées, un bon soleil va arranger ça dans la journée, mais l’appareil photo restera muet malgré des séjours prolongés dans le riz.
Certains montent jusqu’à Boi, et reviennent sous un nouvel orage. Toutes les tentes sont cette fois en hauteur pour cette deuxième nuit.
Nous rejoignons l’A1605, puis le village de Bonansa à près de 1300m. Ensuite la route reste le plus souvent descendante à part quelques petites côtes. Une dynamique mémé nous accueille dans son auberge, accompagnant ses chocolats de gâteaux aux noix maisons. Un peu à l’écart le village de Roda de Isabena s’enorgueillit  d’être le plus petit village espagnol possédant une cathédrale, des 11ième et 12ième siècle. Etape à Graus, belle petite ville avec basilique et mirador.
Le lendemain, je choisis le parcours montagne, remontant la 6441 par Troncedo, La Fueva,  pour rejoindre la N260 menant à Ainsa. La ville ancienne est perchée sur une colline, et abrite ce jour une grande foire commerciale, noire de monde.
D’Ainsa une petite route en balcon nous amène à Guaso, avec vues sur la chaine pyrénéenne, la brèche de Roland, le Mont perdu, puis plus au sud nous admirons les canyons sauvages de la Sierra de Guara. Belle descente sur Colungo, et nous arrivons au tranquille camping d’Alquezar pour 2 nuits. Visite de la ville médiévale de cette région de Somontano célèbre pour ses vins, et randonnée à pieds dans la montagne.
Puis par Adahuesca, Bierge, étrange village quasi désert, une route de crête avec des faux plats montants, nous voici à Rodellar pour encore deux nuits. Ça nous permet de faire une magnifique randonnée dans le canyon, où des grimpeurs tentent des surplombs impressionnants, le site étant devenu un des plus fameux site de grimpe européen.  Du fond du canyon, presque à sec, nous remontons tout en haut pour atteindre le village abandonné d’Otin.
D’abord sous la pluie, nous rejoignons à nouveau Bierge par Alumnos, par une belle petite route sud dans le parc naturel de la Sierra et des canyons de Guara , puis la nationale 240 bien bombée puis en descente nous permet d’atteindre Huesca.
Je quitte alors le groupe avec un ami. Nous voici sur la route 3141, nous traversons le beau village de Boléa, et atteignons Loarre. A 4 km du village, une route très pentue monte au château perché sur un éperon rocheux, se détachant nettement dans cette environnement semi-désertique. Ç’est une forteresse romane du XI éme, impressionnante, une des plus importantes de l’Aragon et même de l’Espagne. Nous campons à Murillo de Gallego puis remontons la route parallèle au rio Asbon, longeant les Mallos,  étonnantes formations géologiques hautes de 300m, de couleur rosée, attirant aussi grimpeurs et amoureux de la nature. Une voie ferrée passe juste en-dessous.  Nous passons le col Alto de Santa Barbara, avant de fondre sur Puente de Reina de Jaca, d’où nous accédons à la tranquille route de la vallée d’Hecho, jusqu’au village d’Hecho.
Je ne prête guète attention à un petit bruit à l’arrière de mon vélo.  D’Hecho, nous grimpons sec sur Anso, puis Garde, beau village verdoyant, et nous nous séparons à l’embranchement de la route 137.
Je me retrouve seul, direction sud. De Burgui, je prends la 214, belle route passant deux petits cols à 950m puis 670m, et je descends sur Lumbier où j’arrive en fin d’après-midi. En balade dans le village, je croise un troupeau de moutons de plus de 1000 têtes.
Je roule sur la piste empruntant l’ancienne voie ferrée le long de la rivière Irraty, dans les superbes gorges de Lumbier, survolée par de dizaines de vautours. Je dois passer deux tunnels de 3 à 400m non éclairés, j’ai quelques difficultés à progresser sans lumière dans le deuxième. Une autre piste traversant sous une autoroute mène au village de Liedena et son site romain. J’y trouve la route de Sanguesa, petite ville très touristique sur le chemin de Compostelle. Pélerins à pieds, en voiture, en bus, déambulent dans les rues, visitant les monuments.  Je me renseigne pour les Bardenas qu’on m’a conseillé de visiter. J’ai du mal à trouver la route d’Aibar, qui me mène à Olite par le village d’Eslava que je visite. Etape à Olite, puis plus au sud à Villafranca. Je me prends quelques bonnes averses. Le 15 septembre, des fiestas ont lieu un peu partout et  la plupart des commerces sont fermés. De Villafranca, je pars sans bagages pour les Bardenas à une vingtaine  de km. Un vent violent de face me freine, j’arrive en milieu d’après-midi à Arguedas, je marche en bordure de cet étonnant désert de 42000ha, comprenant des formations rocheuses impressionnantes dues à l’érosion. On se croirait presque à Monument Valley !
Malheureusement, tout est fermé, aucun guide pour s’aventurer loin dans le désert. Une piste puis route monte jusqu’à La Virgen del Yugo, et un mirador exceptionnel. De gros nuages noirs m’incitent à filer rapidement sur Villafranca, je me prends une violente averse.
Le lendemain, je repars vers l’ouest  retrouve la lr115 longeant les cyclados, autre formation géologique étonnante. Après Autol, puis la petite ville d’Arnedo, le bruit à l’arrière devient un claquement assez net, et du coup, je m’en inquiète, la jante se fend sur quelques centimètres. Je dois desserrer le frein pour continuer. Je m’arrête dans une casa rurale à Enciso, sous une pluie battante.
Je décide de prendre des bus le lendemain pour Burgos, via Soria. Je pensais pouvoir faire réparer dans cette grande ville où s’arrêtent notamment de nombreux touristes à vélo sur le chemin de Compostelle. Mais non, les deux plus grands vélocistes ne veulent pas s’en occuper : « ah il faut commander une jante et refaire le rayonnage, c’est trop compliqué et je ne veux pas le faire ». Voilà le discours que les deux m’ont tenu. La ville est belle et j’y reste quelques jours, avant de rentrer en bus puis en train chez moi, abandonnant provisoirement mon trajet vers le Portugal.
Graus
paysage austère de la Sierra de Guara
Alquezar
village abandonné d'Otin
chateau de Loarre
fosse de Lumbier
les Bardenas
voie verte le long des Cyclados vers Autol
cathédrale de Burgos