Dès l’atterrissage à l’aéroport de Mactan, reprenant mon vélo, je suis plongé dans un autre monde. Au-dessus du pont à Lapu-Lapu, du nom du guerrier ayant tué Magellan, je regarde les locaux s’activer en bas dans leurs cabanes sur pilotis où tout se déverse dans la rivière. La route menant à Cebu City offre un spectacle hallucinant, bus surchargés, tricycles à pédales ou à moteur, des gens qui dorment n’importe où, indifférents à l’activité ambiante, s’abritant comme ils le peuvent de la pluie fine.
Les Philippines comptent plus de 7000 iles, peuplées à majorité de chrétiens, mais secouées par de graves problèmes inter-ethniques surtout dans le sud à Mindanao et l’archipel des Jolo où les musulmans sont en révolte.
En onze semaines, je vais visiter quelques iles de l’archipel des Visayas et le nord de l’ile de Palawan.
Cebu, Negros, ses rizières et ses plantations de canne à sucre, l’ilot d’Apo et son sanctuaire marin, Guimarães et ses pistes sauvages, Panay, Boracay et sa « plus belle plage du monde », Siquijor l’ile aux sorciers, Bohol, ses Chocolates Hills et les tarsiers, le petit paradis de Présidente Garcia à son nord, que de bungalows sur des plages paradisiaques, hamacs sous les cocotiers, plongées avec masque et tuba, les balades en banca, ces bateaux de bois balancés par des barres de bambous (outriggers ou pumpboats). Et les locaux qui nous appellent tous Joé, et adorent se faire prendre en photo : « eh Joe, take me a shot ! »
Le marché Carbon de Cebu City reste ouvert 24h/24. C’est une petite ville, il faut y faire attention aux pickpockets, mais il faut absolument voir ça.
Ça grouille, des familles y travaillent, portent, vendent, découpent, cuisinent. Les enfants dorment sur des cartons à l’ombre, ou sont plantés nus devant une télé grésillant…