Je pars le 7 juin 2005, avec mon Rando-Cycles qui a déjà silloné bien des routes et pistes de notre planète. Je ne suis jamais très doué pour bien préparer mon vélo, et j’ai rapidement des problèmes de bras de pédalier qui se dévisse, je devrai emprunter une clé dans un camping, et ça s'arrangera.
En 3 jours et demi, je suis à la frontière allemande et continue plein est par de petites routes, ou des pistes cyclables comme dans la vallée du Main. Würzburg, Bayreuth, son centre aux rues pavées, très touristique, déjà la frontière tchèque et j’arrive à Marien Bad, ses bâtiments populeux de style soviétique et pas loin les hôtels de luxe dans des parcs verdoyants. J’apprécie ces coups de pédale en Tchéquie aux campagnes tranquilles, ses petits restaurants de village pas chers, où le temps clément me permet de manger en terrasse. Les contacts s’avèrent plus difficiles en Pologne où il parait encore louche de parler à un étranger, mais je connaîtrai quand même quelques rencontres sympathiques, dans les petits commerces notamment. Des jeunes friment dans leur fiat 600, en venant se ravitailler en bières, jetées vides en pyramides dans les campings où ils font un vacarme nocturne que même la police ne peut faire cesser. Peu avant la Lituanie, la province de Mazurie restera une des plus belles régions traversées, avec ses lacs, ses forêts, les marchandes de champignons et de fraises des bois le long des routes. Les moustiques m’ont fait fuir alors que je voulais camper dans la forêt.
Je pénètre en Lituanie le 1er juillet, dans un paysage de forêts, prairies vallonnées ou plates, champs…
Je passe 7 semaines à rouler dans les plats pays baltes, Lituanie, Lettonie puis Estonie, avec leur capitale au centre bien restauré, une atmosphère calme, alternant campings sauvages ou non, chambres chez l’habitant ou petits hôtels. Après un temps plutôt ensoleillé en juin et juillet, je vais recevoir des quantités d’eau en août, souvent au bord de la mer Baltique bien content d’avoir pris la tente Marechal Cycles, logeable et adaptée pour être montée et démontée sous la pluie.
De Tallin, je prends un ferry pour Rostock au nord de l’Allemagne, puis à nouveau à vélo, par le plus souvent des pistes cyclables à proximité de la mer du nord, je rejoins la Hollande, la Belgique, puis mon village de Montaulin, découvrant à l’occasion de belles villes comme Bruges, et de belles régions françaises comme l’Avesnois, la montagne de Reims, où campant dans les bois en ce début septembre, je me fais une belle frayeur à entendre tout près le brame de cerfs en rut.