3000km à vélo dans le nord-est de la Thailande du 18 janvier au 17 mars 2020
Un huit à vélo au nord-est de la Thaïlande (3000km du 18/1 au 17/3/2020)
J'ai longtemps hésité entre un retour au Sikkim, trop tôt trop froid à cette période pour aller randonner du côté du Kanchenjunga, le Laos pour retourner sur le plateau des Bolovens et découvrir la boucle de Takhek, qui me fera finalement peur à cause de ces pentes démentes et caillouteuses  ; Je ne suis plus motivé pour vivre des galères, malgré la beauté des paysages et des villages laotiens authentiques. Je choisis le plus facile, le nord-est de la Thaïlande, en m'efforçant de découvrir de nouveaux endroits, et en évitant les chiens hargneux et dangereux.
D'Udon Thani où j'ai atterri, je ne sais pas trop où me diriger, je rejoins Nong Khaï au bord du Mékong, petite ville touristique propice aux rencontres, débarrassée des Chinois déjà cloîtres chez eux à cause du coronavirus, dont peu se doutent encore des ravages qu'il va faire dans les semaines qui viennent. En tous cas, ça permet de trouver facilement des hébergements sans avoir à réserver à l'avance.
Je pars plein est le long du Mékong. La température reste raisonnable, ne dépassant guère les 30°C l'après-midi, et descendant même jusqu'à 14°C la nuit. Je supporte un pull aux départs à 7h.La route plate avec un trafic moyen, bordée sur quelques dizaines de km d'une piste cyclable, puis avec une bande latérale sécurisante dans ce trafic moyen parfois dangereux, longe rarement le fleuve, dont le niveau est bas, la Thaïlande souffre de la sécheresse. Je traverse des plantations d'hévéas, des champs de tabac, des maraîchages, canne à sucre, fruitiers...J'alterne entre étapes de 50 à 100km, et en quelques jours, je pénètre dans Mukdahan.
Ils brulent encore les pailles malgré pollution et réchauffement climatique
hummm! Une bonne poêlée de vers!
resto poisson sur le Mékong à Nong Khai
Le Manorom à Mukdahan
Je quitte le Mékong direction sud, et toujours sur le plat, traversant des terres agricoles avec cette fois beaucoup de manioc et quelques rizières qui attendent les pluies d'avril, j'atteins Roi Et, agréable capitale provinciale. Je tourne un peu avec les locaux sur la piste cyclable entourant le grand réservoir. Comme partout en Thaïlande, les abords ou îles sont équipés d'aires de jeux et d'appareils de musculation. Par encore de longues étapes plates, avec un superbe paysage sur la nouvelle route traversant une partie du réservoir de Lam Pao, je remonte jusqu'à Phon Phisai, où j'apprécie beaucoup la Big Snake Guest-House, bien tranquille en bord de fleuve.
Quelques jours de repos à Nong Khai, et me voilà reparti cette fois plein ouest, d'abord un peu à l'intérieur des terres pour éviter le fort trafic de la 211, que je rejoins un peu avant Si Chang Mai. Par endroit, on ne voit plus l'eau dans le fleuve, elle se cache entre les blocs rocheux. La populaire Chiang Khan semble un peu endormie en début d'après-midi, mais s'anime le soir dans la walking street, où les commerçants locaux rivalisent d'ingéniosité pour faire un peu d'argent, avec d'appétissantes friandises  . Des enfants et ados grimés gesticulent sur une musique rap, leur coupole guère alimentée par les passants.
bonsaï
C'est comme ça qu'on sert le café!
le Mékong à sec vers Pakchom
Orchid Resort vers Maha Sarakhan
Je quitte à nouveau le fleuve, dors à Loei, puis m'en vais enfin faire un peu de dénivelé pour grimper dans le parc national de Phu Rua, et ses collines boisés, avant de rejoindre Uttaradit, puis les parcs historiques de Si Satchanalaï et Sukkhotai, où je passe quelques jours à visiter les ruines des temples khmers, patrimoines de l'Unesco.
Je découvre ensuite la ville de Phitsanulok, très agréable, avec ses canaux, bassins, et la rivière Nan, bordée d'une petite route baladeuse, et de quelques terrasses de restaurants et bars ombragés. La température a nettement remonté, et dépasse souvent les 35°C l'après-midi. Les bières de 65cl permettent de se rafraîchir. La verte et bombée route 12 relie Phitsanulok à Lom Sak, passant près de nombreuses cascades, presque à sec à cette époque. Je fais étape dans de remarquables «  resorts  », au prix raisonnable compte tenu de l'environnement, parcs boisés, bord de rivière, chants d'oiseaux...
De Lom Sak, la route d'élève dans la forêt, jusqu'au parc national de Nam Nao, un paradis pour les ornithologues. Je ne suis pas équipé, et mes balades me permettent seulement d'écouter les chants révélateurs d'une grande diversité.
Bouddha à Sukhotai
Si Satachanalai
pas vu un!
Wanathara resort, un hâvre de paix!
Je me rapproche d'Udon Thani, plus qu'une semaine et les nouvelles de France ne sont pas rassurantes. On parle de confinement. Un peu inquiet, je passe au parc national de Phu Wiang où ont été découvert des squelettes de dinosaures. Je grimpe de fortes pentes pour aller voir quelques traces, je visite des musées, où je remets mes connaissances à niveau sur ces grosses bêtes et les différentes théories sur leur disparition rapide il y a 65 millions d'années, peut-être un virus!!.
D'Udon Thani, une dernière escapade de 90 km m'amène au grand lac aux lotus au sud-est de la ville, trop à sec pour le voir fleuri, mais au paysage remarquable avec la végétation dépassant de l'eau, et les filets chinois à balancier.
cascade Kaeng Song après Phitsanulok
vers Pakchom
Plat poisson à Phon Phisai, j'ai tout avalé!
Régis
au bord du reservoir Lam Pao vers Kalasin
séchage du manioc, à la base du tapioca
séchage des feuilles de riz vers Tha Bo, pour feuilles de rouleaux de printemps
moines touristes à That Phanom
Si Satchanalai
Si Satchanalai
Si Satchanalai
Sukhotai
Sukhotai
temple Maha That Sukhotai
Sukhotai
Sukhotai
Temple Pha Sorn Kaew vers Lom Sak
Pha Sorn Kaew
Je m'inquiète un peu pour le retour, des bruits courent sur des suppressions de vols, des fermetures de frontières. Mais mon avion d'Udon Thani à Bangkok part à l'heure à moitié vide, et dans la foulée, le vol direct Thaï-Airways pour Paris, complet, part aussi à l'heure. Je m'inquiète un peu de la promiscuité. Les hôtesses désinfectent constamment les toilettes.Le 18 mars 2020 au matin, je suis bien à Roissy dans une drôle d'ambiance. Nous sommes peu nombreux, mais les employés non plus, et c'est aussi lent que d'habitude.