Je vais dormir à Nilavelli, au Beach Hôtel, occupé surtout par des employés d’ONG. La longue plage déserte est grillagée. La ville me plait moyennement si ce n’est la magnifique baie, théâtre de batailles navales tigres tamouls/marine nationale, calme pour l’instant. De violents orages éclatent chaque soir.
D’après la carte, je peux aller à vélo de Trinco à Batticaloa, en traversant les rivières en ferry, et je pars tôt le matin, tout confiant. Mais au croisement route de Mutur/route d’Habarana, un type insiste pour me faire passer par Habarana, un très long détour. Je ne l’écoute pas et continue le long de China Bay. Arrivé à l’embarcadère de Kinijai, il y a bien un ferry, mais on m’affirme qu’au-delà, je ne trouverai rien pour traverser et je dois rebrousser chemin. Je rejoins Trinco d’où un ferry part à 11h pour Mutur, ouf ! De Mutur, village de pécheurs bien sympas, je continue sur le sud. La route devient vite piste, plutôt défoncée. Je réalise vite que je ne pourrai arriver avant la nuit à Batticaloa, mais je ne me bile pas trop, vu tous ces endroits sauvages propices au bivouac.
Beaucoup de check post que les locaux n’aiment pas, ils sont sans arrêt fouillés et questionnés par des soldats qui ne parlent pas ou peu leur langue (tamil). Quelques paysans s’affairent, je vois des troupeaux sur les maigres prairies. J’ai quelques contacts dans les villages. Un gamin vêtu d’un t-shirt d’homme troué me fait un large sourire, j’ai cette image gravée dans ma mémoire. Il n’y a plus de ponts, je passe des rivières à gué, et du coût, à part quelques bus locaux, il n’y a aucun trafic, je suis parfois accompagné de paysans à vélo partant aux champs, s’arrêtant dans les baraques à thé pour fumer un clop, boire un thé et échanger les dernières nouvelles. Ambiance douce et décontractée, du moins en apparence.
Un peu avant Batticaloa, de nuit et pas éclairé, dans une région trop peuplée pour y bivouaquer, je suis hébergé dans une église, en compagnie d’orphelins de la guerre. Je passe Batticaloa le lendemain, ville à priori pas très alléchante.
le dur travail des rizières
paysans sur la route Trinco Batticaloa
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