Je peux néanmoins discuter un peu avec les ouvriers philippins et vietnamiens. Ils devraient rentrer chez eux dans 4 mois quand les travaux seront terminés. A certains endroits, la végétation commence déjà à grappiller du terrain et attaque le goudron ! Il va falloir entretenir indéfiniment !
Forêt partout entrecoupée par quelques plantations d’ignames et bananiers. Beaucoup d’oiseaux, aigrettes, hérons. Vers une mangrove, une pancarte annonce une zone de silence pour le repos des crocodiles ! J’arrive à la pointe nord de la route, d’où part une piste menant au nord de la péninsule. Déshydraté et jambes douloureuses suite à la nage d’hier, je renonce à la prendre et descends sur l’état de Mélékeok, dont la piste mauvaise m’achève, avec un peu de dénivelé.
Je découvre d’immenses bâtiments en construction, le futur Capitole de l’état, digne d’un palais royal.
Plus loin en bord de mer, j’arrive au village aux maisons de bois dispersées, et je prends possession du bungalow loué depuis Koror, tout aménagé, à côté de l’église. Le gardien philippin me montre l’épicerie, je dois faire ma cuisine, pas de restaurant ! Baignade après 16h à marée haute, il n’y a pas de fond. Les locaux pêchent au filet ou au fusil sous-marin. Ils sont souriants mais impossible d’avoir une conversation avec eux, ils gardent leurs distances.
Le lendemain, je vais voir le petit lac d’eau douce de Ngardoor, à vélo puis par un court chemin dans la jungle, accueilli par nombre d’oiseaux et de canards, mais aussi d’insectes dont les moustiques.
Pas loin en bord de mer, je me repose à Sebuu Haven, plage de « repos et méditation ».

Florenk le Philippin m’indique le chemin pour rejoindre la maison traditionnelle tribale, qui servait de réunion aux hommes, «  Bai », reconstruite sur une colline. En forme de bateau, faisant un peu penser aux tongkonans du pays Toradja à Sulawesi, elle abrite des dessins symbolisant des femmes nues, des hommes en érection, volailles et poissons. La végétation envahie le cimetière sur une plateforme au-dessus.
Le soir les locaux célèbrent Pâques dans la petite église adventiste. Les familles arrivent dans de gros pick-up, ce ne sont pas des violents du volant, ils mettent un temps fou à se garer. Que de sourires et de gentillesse. Pluie et vent violent terminent  la soirée
Je rejoins Koror par la route toute neuve joignant le Capitole à Koror, un vrai billard. Il me reste du temps pour visiter l’aquarium, modeste, mais dont les panneaux montrent bien la formation de ces iles et ilots suite au soulèvement des plaques tectoniques, les courants, le réchauffement de la température de l’eau et les dépôts de sédiments sur les coraux dus à l’activité humaine, la richesse encore grande de la faune et de la flore dans les massifs coralliens…