Sur un marché vers la frontière,  je change  quelques dongs pour quelques riels auprès d’un type se baladant avec une petite mallette. La route devient étroite et trouée, bordée de maisons sur pilotis au-dessus de marécages. Quelques vaches paissent dans les zones non inondées en bord de route. J’aperçois des volailles sous les maisons. Pauvres, mais heureux, c’est l’impression que me laissent les Cambodgiens avec ce terrible génocide qu’ils ont vécu. La philosophie bouddhiste y est sans doute pour quelque chose. A Phnom Penh, je médite en visitant le musée du génocide et les « champs de la tuerie » ou les bourreaux sous les ordres de Pol Pot et sa clique ont éliminé des centaines de milliers de Cambodgiens.
Je ressens honte et incompréhension, le monde savait, je m’en souviens, j'étais jeune adulte…
La sécurité s’étant amélioré depuis deux ou trois ans, les touristes reviennent visiter le site d’Angkor, déminé, que j’atteins après 7 heures de fantastique navigation sur le Tonlé Sap, répondant aux hello hello des enfants penchés aux fenêtres des maisons sur pilotis. Le site d’Angkor vers Siem Réap, s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, agréable à visiter à vélo en allant de temple en temple par des petites routes boisées traversant parfois de fantastiques villages aux gens si accueillants. Les rois khmers y ont successivement régné pendant cinq siècles du 9ième au 14ième siècle bâtissant temples et citadelles aujourd’hui restaurés.
C’est encore une barque à moteur qui me porte à Battambang d’où je rejoins, zigzaguant entre les trous, la frontière de la Thaïlande, où vont et viennent d’immenses charrettes de produits textiles, tirées par des jeunes.

piste cambodgienne