4)Dibrugarh à Tezpur (Assam):363km
Je refais les 8km vers l’ouest pour rejoindre la petite route menant à l’embarcadère des ferries pour Dhemaji sur la rive nord. Policiers et militaires contrôlent les passages. Un policier m’arrête, s’enquiert de la nature de mon chargement, mes réponses lui suffisent. Plus loin, un autre veut me faire ouvrir mes sacoches, je lui dis que je viens d’être fouillé, il me laisse partir. Après un village, ça devient piste qui rejoint une digue d’où j’aperçois les travaux de construction du Bogi Beel, le pont de plusieurs kilomètres qu’il faudra bien encore plusieurs années pour terminer ; une seule pile de béton, énorme, a été plantée de ce côté.
Je me perds un peu, demande plusieurs fois mon chemin, devant parfois attendre le passage d’un paysan aux carrefours de pistes. C’est ensuite du sable, je dois tirer le vélo, je repère au loin la poussière soulevée par un rickshaw moteur m’ayant doublé pour trouver le bon chemin, puis celle d’une jeep chargée de 4 occidentaux.
Enfin arrivé vers 10h au départ des ferries, qui bouge en fonction du niveau du fleuve, je retrouve les occidentaux, des Français, parmi un petit groupe d’Indiens, des petites boutiques. Ils ont loué les services d’une agence pour se rendre avec 2 jeeps dans des coins reculés de l’Aranuchal Pradesh à la recherche de sites propices à la construction de barrages hydroélectriques. Les Indiens manquent cruellement d’énergie.
Ils ont loué une barque et me proposent d’en profiter. Je laisse donc filer le ferry régulier pour les accompagner. Leur barque arrive enfin, mais le moteur tombe en panne, alors que les jeeps sont déjà chargées. On décide de prendre un autre ferry sur le départ, et
les 2 jeeps sont transbordées dans des conditions vraiment hasardeuses d’une barque à l’autre. La grosse barque de bois au moteur ronronnant traverse en zigzags entre les bancs de sable, où se reposent oies sauvages, canards, cigognes dont quelques noires, buffles d’eau.