13/05/2010 Phedi à Laurebina Yak (3960m) par le col Laurebina (4610m) 6h45
Un Népalais a dormi dans le cagibi à côté, les courants d’air me ramenait des odeurs provenant surement de ses fringues, j’espère que les miens ne sentent pas autant.
Je pars dans le froid avant les Anglais à 6h30, par un chemin assez évident restant plutôt à droite de la vallée, s’élevant bien en direction du col encore invisible.
Je débouche sur High Camp, une belle lodge sur un plateau avec une vue superbe, tenue par Ram Sherpa. J’aurais pu y arriver hier, mais pas moyen de savoir si elle était ouverte.
La pente s’accentue, 3 randonneurs descendent avec un guide. Je ne découvre le col qu’au dernier moment, les drapeaux à prière secoués par un vent froid au soleil, les lacs, c’est beau, tout simplement.
D’autres lacs se découvrent dans la descente, puis le lac principal, le lac sacré de Gosainkund, et les lodges à son bord nord-ouest, les plus hautes de la région Helambu/Langtang à 4400m.
Il y a onze lacs, reliés par des chenaux, séparés par des prairies, des marécages, des moraines, tous sacrés autant pour les Hindous que les Bouddhistes.
Un magnifique oiseau hante les rives, noir, calotte blanche, queue rouge.
Arrivé là à 10h30, je reste un long moment au soleil à une terrasse, déjeune, puis décide de continuer.
Et d’autres lacs apparaissent du magnifique sentier en balcon, qui finit par quitter le bol de Gosainkund, avec vue sur la chaine du Ganesh Himal (Ganesh1 7422m).
Un plafond de nuages masque le Manaslu plus loin (8163m).Je passe un temple en béton puis un chorten en pierres. Plus bas, je distingue quelques toits et dois me servir de carte et boussole pour m’assurer qu’il s’agit bien de Laurebina Yak, que j’atteins rapidement par une sèche descente dans le vent. Encore un de ces bouts du monde, au bord d’une colline, avec une des plus belles vues sur les montagnes enneigées.
Je suis le seul client pour l’instant, les femmes des 3 lodges me veulent toutes !
Je choisis la plus modeste,
Morning View, tenue par un jeune couple, petite salle à manger avec poêle au centre, petite  chambre à 100 roupies avec la vue sur la chaine déjà embrumée.
Le vent est trop froid, et je déguste crêpe et thé citron à l’intérieur, avant d’aller errer dans les pentes de la colline.
On voit bien le chemin descendant sur Chalang Pati.
Le soir, comme je suis seul, on m’invite à m’asseoir dans la cuisine pour éviter d’allumer le gros poêle de la salle à manger, et je peux voir le jeune marié préparer mon repas, soupe au poulet et spaghettis sauce thon, il a le coup de main.
Il n’y a pas de seau d’eau dans les toilettes alors qu’ils ont un robinet dans leur cuisine.
Je suis au lit à 19h, lecture, radio.