12/05/2010 Magengoth à Phedi (3740m) 7h30
Avant 6h, les enfants ont déjà réveillé tout le monde et je pars très tôt, à nouveau sous un ciel bleu, à peine dérangé par deux petits nuages blancs. Le chemin monte et descend encore dans pins et rhododendrons, passe des goths en ruine, abris de pierres pour bergers.
A l’est de l’arête, bien plus bas, j’aperçois deux grands villages, qui doivent être Tarkegyang et Sermathang
.
Vers Dobaté, terrasse herbeuse à 3460m, je peux distinguer sur une colline en face les lodges de Tharepati.
Elles disparaissent, je marche un peu en courbe de niveau dans la forêt clairsemée, puis elles réapparaissent plus proches, après une courbe, sur le haut nu d’arbres de la colline. Repos crêpe, café. On aperçoit au loin vers le nord-ouest une lodge, puis Gopte, et à peine visible, Phedi, où je projette de faire étape. Les pentes menant de Tharepati au col Laurebina paraissent d’ici infranchissables, c’est pourtant bien là que je dois passer.
3 Anglais sont partis de Tharepati à 7h ce matin. Je ne serai peut-être pas seul à Phedi.
Je laisse partir à droite vers l’est le chemin du circuit Helambu menant à Melamchigaon, et repars à 8h30 direction Gosainkund, traversant le petit plateau descendant pour rejoindre cette pente, où le chemin sinueux maintenant visible, contourne les nombreuses épaules.
Petite halte à Mera lodge tenu par deux jeunes dont l’un est parti couper du bois dans la montagne.
Ça ne fait que monter et descendre, parfois raide dans les rochers, le plus souvent en forêt.
Soupe aux nouilles à Gopte où cette fois, ce sont des jeunes filles qui s’affairent dans une des 2 lodges, beaux bâtiments de bois et pierres, autour d’une cour équipée de table et chaises.
Je croise un couple de Français, puis juste après, 3 ou 4 martres vont et viennent, s’arrêtant juste 1 ou 2 secondes pour m’observer, j’ai bien du mal à en capter une dans l’objectif. Vraiment superbe, émouvant.
De Gopte à Phedi, toujours par le même sentier, ça s’avère plus long que je ne le pensais. Un vieux sherpa me sert un café dans sa petite tea-house bien isolée. Le ciel commence à se couvrir au-dessus du col Laurebina, il fait frais à l’ombre. J’entends enfin les cascades proches de Phedi. Je croise quelques porteurs puis les trekkeurs et leur guide, et j’aperçois les 3 Anglais arrivant  à Phedi juste avant moi. La plus grande lodge en haut est fermée, je me rabats comme les Anglais sur celle du bas, petite, aux chambres cagibis séparées par des planchettes mal jointées, mais à la petite salle à manger jouxtant la cuisine bien chaleureuse malgré un des murs en moustiquaire
De la terrasse encore au soleil, on peut voir Tharepati.
Deux types affutent une lame de scie de 2m50. Ils vont construire une autre lodge au-dessus.
On est assis au soir tout près du poêle, fait d’un tonneau de fer bricolé. De jeunes porteurs viennent d’arriver chargé de ravitaillement, dont quelques bouteilles de bières. 
Lecture, repas, les Anglais m’ignorent plutôt.