14/05/2010 Laurebina Yak à Bamboo (1970m) 9h
Au lever du jour, toute la chaine est visible, Ganesh Himal, Annapurna et Manaslu. J’attaque la descente pierreuse zigzaguant jusqu’à Chalang Pati, bel endroit où aussi il ferait bon faire étape, avec la même vue que plus haut.
Je retrouve les arbres, sapins, rhododendrons, jeunes bambous qu’apprécie le panda rouge habitant la zone mais très discret.
Je change de versant et aperçois vite Sing Gompa avec ses quelques lodges et le petit monastère. Peu avant je traverse une zone aux troncs brûlés par un incendie.
Avec beaucoup de patience, j’arrive à photographier une espèce de roitelet avec mon petit zoom(x4). J’achète du fromage de yak à la petite fromagerie.
Un jeune Italien m’annonce que je vais descendre sec en zigzags dans la forêt.
Et c’est bien vrai. A 9h30 à Fobrang Danda, encore un endroit où faire étape, je commande une soupe aux nouilles et aux légumes frais du jardin.
Les 3 jeunes ne sont pas bousculés, je suis le seul et ne vois pas grand monde sur le sentier.
Je reprends la longue descente, stoppe encore à Durgasang d’où on voit le gros bourg de
Thulo Syabru bien plus bas encore, et les cultures en terrasses. Je vais un peu au hasard par des chemins de terre très pentus. Le village ne me plait guère malgré quelques belles maisons. Les femmes en mal de clients me prient avec insistance de déjeuner chez elles. Pas envie, je continue à descendre, quitte Thulo Syabru pour traverser la rivière sur un long pont suspendu et remonter sur l’autre rive Il fait chaud à 2200m, t-shirt maintenant. Vers la courbe permettant de rejoindre la vallée de Langtang, je m’arrête à la petite tea-house tenu par un vieux bien sympathique, qui me cuisine un dal baht que je dévore, affamé vue l’heure. 
Je remonte en zigzags le cours de la rivière Langtang dans une belle forêt, bruit de la rivière et chants d’oiseaux rythment mes pas.
Après Lanslide, j’arrive à 15h30 à Bamboo. A part deux Anglais qui vont continuer sur Lama Hôtel avec leur guide, pas d’autres trekkeurs.
Je choisis la deuxième des trois lodges au-dessus de la rivière, Tibet Hôtel ; accueil plutôt sympathique de la femme.
J’ai vu une dizaine de randonneurs aujourd’hui en tout.
Douche chaude, mini lessive, orage et pluie vers 17h30. Je suis tranquille dans la chambre du chalet en bois.
Le soir, elle va me faire poireauter au moins une heure pour commander mon repas, elle est au téléphone, tourne autour de moi en m’ignorant. Incroyable !
Décidé à grignoter mon bout de fromage et me coucher, j’entends vers 20h sa petite voix du balcon de la cuisine : « I can cook now (je peux cuisiner maintenant) » !
Elle se demandera après pourquoi elle n’a pas de client. Pendant que j’attends ma soupe, un gamin vient me voir, 10/12 ans, il parle un peu Anglais. Quand je lui demande s’il va à l’école, il répond « no, this one no money », en montrant la femme qui doit être sa mère. Si les propriétaires de lodges s’enrichissent vers l’Everest ça n’est pas le cas ici. L’école la plus proche doit être Thulo Syabru, ce qui nécessiterait qu’il soit en pension.