16/05/2010 Langtang à Kyanjin (3860m) 2h15
Je parle un peu sur le chemin avec un couple de Français la soixantaine, bien sympas, eux. Je chemine le long de la rivière, montant légèrement, passant près de longs murs de pierres à prière, et de nombreux moulins à prière entrainés par des torrents. Les lodges à mi-chemin sont fermées. La vue sur les sommets enneigés s’élargit, pour l’instant moins spectaculaire que vers l’Everest.
A Kyanjin, les quelques touristes sont concentrés sur 3 lodges, pour faire des économies d’énergie, bonne idée, qui ne plait pas à tous les trekkeurs. Je fais le tour du village, isolé dans la vallée encore élargie, et d’où le panorama est cette fois grandiose sur les sommets enneigés, les glaciers, et la vallée de part et d’autre, pour finalement me poser à Yeti guest-house, à l’accueil chaleureux.
Le petit monastère plus haut à 5 minutes est fermé. Je continue en cette fin de matinée en direction des glaciers du Lirung et du Kimshung, parallèles. J’hésite à continuer sur le chemin hasardeux, puis je vois des gens descendre, et plus haut un type qui monte. Je continue, le rattrape et arrive enfin sur un promontoire, face aux deux langues de glace proches, 
impressionnantes au sud, sous les sommets du même nom, et au nord la chaine découpée du Kangjala Himal. Jacques et moi tentons de distinguer le col Ganja, pas facile d’accès vu d’ici, et où je n’ai pour l’instant pas l’intention d’aller.
Après repos et balades dans ce beau village aux maisons de bois sculpté et de pierres, croisant des yaks qui déambulent sur les chemins de pierres, des vieilles surement pas loin d’être centenaires, je discute avec d’autres trekkeurs, dont un Américain et un jeune Thaï devant  passer Ganja la dans 2 jours avec guide et porteur, je commence à changer d’avis.
17/05/2010 Tsergo Ri ( 4984m) et retour
Levé à 5h15, je m’enquiers auprès du cuisinier de la possibilité de trouver un guide pour Ganja la. Il va s’en occuper. Je pars à 6h pour l’ascension du Tsergo Ri, le sommet arrondi qu’on croit bien voir d’ici, mais qui va receler quelques surprises. Un jeune Allemand avec son guide me rattrape, puis on va se passer et se repasser plusieurs fois, eux marchant plus vite mais s’arrêtant souvent.
Je rattrape tous ceux partis avant, Jacques le Canadien, sa copine et leur guide, 2 groupes de Français, le Coréen peu avant le sommet… Tous ont un guide.
Dés le début, ça grimpe sec en zigzagues sur une arête. A une fourche, je prends le sentier le plus court tout droit par l’arête ouest, laissant sur ma droite le sentier en balcon qui contourne le sommet pour l’attaquer sur son côté le moins raide, que viennent d’emprunter 2 Allemandes et leur guide.
J’arrive à une haute pâture enneigée, et des cabanes en ruine. Puis ça monte encore plus raide dans des éboulis et d’énormes blocs.
Des cairns aident à trouver le bon cheminement. Je ne n’arrête pratiquement jamais sinon quelques secondes pour souffler et regarder le panorama, et arrive le premier au sommet à 8h35 suivi par le Coréen et son guide, puis par l’Allemand. Petit à petit on va se retrouver une bonne quinzaine en haut dans une bonne ambiance, sous un bon soleil, mais dans un vent glacial. Jacques fête ses 69 ans.
Vue 360°, les guides nous égrènent les sommets, Lirung (7246m), Kimshung (6781m), Gangchengpo (6388m), Dorje Lakpa (6966m), Naya Kanga… et je crois deviner Ganja la.
Je redescends seul en 1h35, croisant la copine de Jacques encore loin du sommet. Elle y arrivera.
Ils m’ont trouvé un guide pour Ganja la, parti voir ses yaks. A son retour, on discute du prix, la femme de la guest-house s’en mêle, elle doit avoir sa commission. Ça se termine à 60 dollars par jour pour 5 jours pour un guide et un porteur, 3 pour atteindre Tarkegiang avec une nuit sous tente et une dans une cabane, et deux jours pour leur retour à Kianjin.
Ça me paraît un peu cher par rapport au Sikkim. Ils prétextent de la pose de cordes fixes vers les passages dangereux au col, ce qui s’avèrera faux. Il ne prendra pas la couverture que je lui avais demandée pour compenser mon sac de couchage un peu juste. Jai dit que je porterai mon sac. Mais bon, ça ne fait en tout que 50 dollars de plus que ce que j’estimais être le prix correct. Ils ne roulent pas sur l’or par ici.
Rendez-vous à 9h après demain. Il part à cheval rejoindre sa famille à Langtang et chercher un porteur.