18/05/2010 Langshisha Kharka (4100m) et retour 8h25 dont 2h sur place
Je pars à 6h15 juste devant un groupe de nettoyeurs de l’Institut de montagne du Népal, en séjour ici pour nettoyer camps de base et autres zones de bivouac.
Le chemin remonte le lit de la rivière Langtang qui s’élargit et se divise parfois en de multiples chenaux, en s’en éloignant de temps à autre. La vue s’ouvre peu à peu sur les sommets, Langshisha Ri (6370m), Pemthang Karpo Ri, ou Dôme Blanc (6830m).
Yaks, naks (femelles) et leurs petits paissent dans les herbages aux pieds des pentes, vers des cabanes de gardiens inoccupées souvent en ruine, parfois accompagnés de beaux chevaux à la longue  crinière volant au vent.
La frontière du Tibet est toute proche derrière ces sommets.
A 9h35, après les moraines des glaciers Shalbashum et Langtang descendus du Tibet, je suis à Langshisha Kharka, petit plateau herbeux avec drapeaux à prière, cabanes en ruine. Quelques détritus trainent et seront ramassés par l’équipe qui arrive. Je monte jusqu’au rocher légendaire où le lama découvreur du lieu aurait perdu son yak, puis l’ayant retrouvé mort, y aurait étendu sa peau, il y a quelques siècles.
Je monte encore jusqu’à une courbe pour mieux m’ouvrir la vue. Le Shisha Pangma, le 14ième 8000 à 8013m n’est pas bien loin mais ne se voit que de bien plus haut.
Je fais la sieste au soleil à l’abri du vent, regarde encore les panaches de neige soufflés des sommets par le vent, puis redescends sur Kianjin. Je croise un policier à la recherche d’Aubrey Sacco, disparue maintenant depuis près d’un mois.
Le retour dans le vent me parait long. Un éleveur cherche ses yaks, les appelle, et ils finissent par apparaître et se rapprocher.
19/05/2010 Kianjin à Ganja La high camp (4700m) 5h
Le guide et le porteur sont là et on part un peu plus tôt que prévu à 8h45. J’apprends du porteur qu’ils se sont sifflés 3 litres de bière de millet fermenté hier soir, bonne préparation ! Mais ça ne se voit pas, ils sont nés dans la montagne. Ils ne sont pas très chargés, je porte mon sac, le temps est superbe.
On prend la direction sud face au Kangjala Himal, descendant sur la rivière qu’on traverse sur un pont métallique, pour remonter dans les rhododendrons sur un chemin pas bien visible au début, vers le sud-ouest, contournant des collines rocailleuses. En 2h, on arrive au camp de base, large plateau herbeux avec drapeaux et cairns à 4200m. Kianjin paraît tout petit au fond de la vallée.
Ça repart encore un peu plus raide. On aperçoit loin devant nous 4 trekkeurs, certainement l’Américain, le Thaï, et leurs guide et porteur. La vue est impressionnante quand on regarde en arrière. On distingue bien l’amphithéâtre sous le Lirung et le Kimshung, le Tsergo Ri, une des plus belles vues depuis mon arrivée au Népal. Malgré mes protestations, Pasang le guide reprend mon sac dans un passage difficile de glace et de cailloux, puis dans de gros blocs précédant le High Camp, plat caillouteux et sableux à 4700m, où on rejoint l’autre équipe, enfin un peu de compagnie.