Une grande base militaire occupe de l’espace à Chungthang, ville défigurée par des travaux de construction d’un barrage. Ici nait la rivière Teesta, d’une autre rivière alimentée par le lac Cholamo au nord-ouest, et de la rivière Lachung descendue du nord-est. La Teesta s’en va grossir les eaux du Brahmapoutre au Bengladesh, après un parcours de 315 km.
On croise beaucoup de jeeps de touristes indiens de retour à Gangtok En haute saison, environ 300 jeeps partent sur le nord chaque jour. Certains touristes dorment dans les voitures, faute de place dans les lodges. Les derniers kilomètres avant Lachen sont moins effrayants en haut de la vallée. Les maisons se font plus rudimentaires, en bois, tôle, et bambou. Les locaux pratiquent l’élevage de vaches et dzos.
Les chambres de l’hôtel Tso de Lachen où on arrive à 17h, aux murs de béton, nous paraissent un peu froides. Je parcours les rues et ruelles de la petite ville, maisons très pittoresques, avec le linge qui sèche, les animaux devant. Je prends une bière dans un petit café ressemblant à un de nos petits bars de campagne.
Diner, discussions, dodo.
Jour2 : Lachen, Thangu (3920m), vallée de Chopta (4000m), Chungthang, Lachung (2624m) : 117 km
Réveillé à 6h, je fais une petite balade matinale sous un ciel bleu et blanc, une température plutôt douce. J’observe une jeune fille souriante traire une dzomo (femelle hybride yak/vache).
Dés 7h, nos accompagnateurs nous conduisent jusqu’à Thongu à 33 km d’une route ou piste pas mauvaise, qui serpente en grimpant au-dessus encore de précipices, bordée de nombreuses cascades. Des convois militaires ralentissent notre progression. La primula, fleur printanière orne les bas-côtés.
Les gens paraissent oisifs dans ce petit village, comprenant 2 ou 3 lodges, des épiceries, un grand camp militaire. Ils montent depuis Lachen au printemps pour la saison touristique, puis abandonnent l’endroit en hiver, ils sont pleins de douceur, souriants. Dzos et yaks, chèvres et vaches, paissent dans les prairies, les volailles se chamaillent.
On refait 3 km en jeep pour atteindre la vallée de Chopta à 4000m, large et plate, entourée de monts enneigés. Un sentier empierré nous ramène à pieds au monastère, comprenant sur une colline un bâtiment moderne, et un plus ancien avec une pancarte invitant au silence, un moine y étant en méditation pour 3 ans, puis au village.
Après le déjeuner à Lachen, on reprend la route pour le
croisement de Chungthang, nous dirigeant cette fois vers le nord-est dans une autre vallée pour atteindre Lachung à encore 21 km sur une excellente route nouvellement refaite. Je remarque que ça monte bien, mais il n’y a pas de murs, et à vélo, tout çà peut se faire par des étapes d’une trentaine de kilomètres.
Malgré le danger, la route est étroite et longe des précipices, le jeune chauffeur fait la course avec une jeep de la même agence, tentant en vain de doubler. Il met notre vie en danger, je n’apprécie pas et quand le soir j’en parle à Pritam le guide, ça n’a aucun effet, il dit qu’ils se connaissent bien et qu’il n’y a pas de danger. Il nous avait pourtant bien dit que quelques jeeps avaient plongé.
Lachung ressemble un peu à Lachen.
Plus fréquentée, un peu moins pittoresque,  elle attire par un paysage alentours plus impressionnant, hautes cascades, montagnes enneigées toutes proches dont le Katao, accessible en jeep, où vont les Indiens pour se rouler dans la neige.